Nessie en folie

Le scénariste et producteur Zak Penn embauche Werner Herzog pour que celui-ci réalise un documentaire sur le monstre du Loch Ness. Le tournage sera filmé pour un making-of, et on va voir que vouloir filmer Nessie n'est pas une formalité.

Le documentaire est un genre souvent passionnant, Spinal Tap, Borat, et là, on pousse le bouchon jusqu'à faire le making-of de quelque chose qui n'existe pas, à la manière de Lost in La Mancha. Le film tient beaucoup sur la personnalité sulfureuse de Werner Herzog, ses tournages de folie, en opposition avec la mégalomanie du producteur Zak Penn (qui est pour le coup le véritable réalisateur !), qui embauche des gens qui travaillent réellement à Hollywood, comme le directeur de la photo ou la seule femme de l'histoire, Kitana Baker.

C'est parfois un peu gros, comme cette jeune femme qui incarne une océanographe et qui, derrière le dos de Werner Herzog, doit être filmée par Zak Penn en bikini XXS juste pour justifier de lancer une sonde sous-marine afin de créer un semblant d'érotisme. C'est complètement gratuit, et à l'instar de plein de choses, ça égratigne gentiment le cinéma américain, et son besoin presque maladif de créer du spectaculaire quand il n'y en a pas besoin.

Du coup, la supercherie marche très bien, même si c'est parfois gros, à l'image de la scène où on balance un Nessie gonflable dans le Loch Ness pour faire croire qu'il y a vraiment un monstre sur l'eau et pour créer un faux scoop. En tout cas, tous sont investis dans leurs propres rôles, en particulier Werner Herzog qui passe pour un fou furieux, ainsi que Zak Penn dont on se rend compte qu'il fait peu à peu un autre film dans le dos de celui qu'il avait recruté. Le tout va aller jusqu'au tragique...

En tout cas, ça joue sur l'existence (avérée ou non) du monstre du Loch Ness, et à l'image du caractère insaisissable de Werner Herzog, Nessie n'a pas encore livré ses secrets.