Documentaire, film noir, western, propagande...
Le film commence commence comme un véritable documentaire sur les raisons de l'immigration clandestine mexicaine au sud des USA. Ces quelques scènes commentées en voix off montrent à la fois les qualités et les limites du film.
Ses limites d'abord : trop didactique, le film cherche à expliquer tout autant que distraire. Ces explications sont parfois lourdes. La fin en est un excellent exemple, avouant clairement (pour ceux qui n'auraient pas compris) que nous venons de voir une oeuvre de propagande gouvernementale.
D'un autre côté, ce réalisme, très à la mode dans les studios de l'époque, est totalement dépassé par la mise en scène d'Anthony Mann. Dès que l'histoire débute vraiment, le cinéaste se sent à nouveau dans son élément. Les cadrage sont formidables, l'utilisation du noir et blanc est exemplaire. Il n'a pas son pareil pour faire exploser la violence d'une scène sans rien montrer à l'écran. Mann entraîne le film vers ce qu'il connaît le mieux : le western. Ou plutôt un incroyable mélange de western et de film noir.
Alors, bien sûr, il y a des dialogues très lourds. Les acteurs sont loin d'être tous convaincants. Certains méchants sont plus hilarants qu'effrayants. Mais le rythme est très bon et les qualités de mise en scène emportent l'adhésion.