Dans une ile indéterminée, des succubes prennent la place de jeunes femmes afin d'attenter tous ceux qui approcheraient une fontaine aux vertus curatives, en particulier les hommes. Mais l'une d'entre elles va tomber amoureuse d'un soldat, envers et contre tous, au risque de s'attirer les foudres d'Incubus, le chef des lieux.
Le film de Steven Stevens, auteur de l'excellent Propriété privée, est auréolé d'une réputation culte non seulement à cause de ses conditions de tournage, la langue étant l'espéranto, mais aussi parce que durant 35 ans, il a été prétendument perdu jusqu'à sa résurrection par la Cineméathèque en 2001 et ainsi lui permettre de retrouver sa flamboyance. Car oui, c'est un objet très particulier, du aussi à la langue employée qui ressemble à une version trafiquée de l'espagnol, mais dont l'imaginaire a fortement influencé des réalisateurs comme Ari Aster, dont Midsommar a été directement influencé. Car, pour faire vite, il s'agit d'un conte d'horreur se déroulant en plein jour, avec un folklore inspiré de légendes suédoises, où on retrouve William Shatner et Allyson Aimes tentant de s'aimer alors que cela leur est formellement interdit, le tout dans un noir et blanc charbonneux, âpre, pas facile à aimer, mais sa beauté le rend paradoxalement fascinant. Le film fait également penser à du Ingmar Bergman, on pense au Septième sceau pour les scènes se déroulant à la mer, mais aussi dans le côté introspectif des personnages, car il y a assez peu d'action.
Même si ça n'est pas aussi fort que je le pensais, car c'est quand même un film qui a été pillé durant des décennies, y compris par Le projet Blair Witch, Incubus est quand même unique en son genre, par cette langue inventée, mais qui, par la force des images, fait qu'on comprend tout.