Je n'ai vu que trois films de Roland Emmerich : The Day After Tomorrow ; Godzilla ; et, bien sûr, Independence Day. On pourrait les décrire ainsi : d'énormes hamburgers cinématographiques bourrés à mort de clichés, de plan-monuments bien lourdingues, d'effets spéciaux indigestes, le tout baignant dans une épaisse sauce d'hymne à la patrie américaine.
Et pourtant, qui ne savoure pas un bon hamburger de temps en temps ? Car ces films, aussi vomitifs soient-ils par les messages qu'ils véhiculent, sont étonnamment bons. Je ne m'explique toujours pas le fait qu'après je ne sais combien de visionnages, je trouve toujours Independence Day aussi génial.
Le talent des acteurs y est pour beaucoup je pense, qu'il s'agisse de Jeff Goldblum, de Will Smith, ou même de Bill Pullman (bien que ce dernier ait tendance à me faire grincer des dents, avec son air niais). Je suis bien conscient que leurs personnages ne sont que de grossières caricatures :
- Le scientifique associable mais très intelligent qui comprend tout avant tout le monde
- Le président des Etats-Unis, bon père, bon époux, qui fait passer l'intérêt de la nation avant le sien (Travail, Famille, Patrie, n'est-ce pas ?)
- Le militaire, plein d'honneur et de courage, bien qu'un tantinet lourdingue...
- Et l'ivrogne invétéré qui finit par sauver son pays pour que ses enfants soient fiers de lui.
Les effets spéciaux irréprochables, ainsi que la mise en scène y sont aussi pour beaucoup. Ce n'est pas un film de Michael Bay, donc on ne se tape pas deux heures d'explosions et de craches ininterrompus (il y en a quelques uns, forcément, c'est un blockbuster, mais ils sont bien gérés). S'il y a des scènes d'actions, même si elles peuvent être un peu longues, elles sont toujours entrecoupées de longs passages plus calmes, ce qui évite l'indigestion.
Et puis, Emmerich n'est pas dénué d'humour non plus. Attention, je ne dis pas qu'il s'agit d'un humour très fin, ça se cantonne bien souvent à un comique de situation ou de gestes, mais quand même ! Will Smith qui parle à son extraterrestre qu'il traîne depuis des heures dans le désert ; le scientifique complètement farfelu qui voit Goldblum réaliser en quelques minutes plus de travail qu'ils n'en ont accompli en 25 ans... Bon, ok, ça ne vole pas non plus à des kilomètres au-dessus des pâquerettes. Mais c'est toujours agréable d'esquisser quelques sourires pendant le visionnage d'un blockbuster, plutôt que de passer deux heures à regarder des voitures voler dans tous les sens ou exploser dès qu'un caillou touche le pare-brise...
Donc, un film bien gras et bien lourd que, personnellement, j'ai adoré et dont je recommande le visionnage (sauf si, évidemment, vous ne pouvez faire abstraction de l'hymne incessant à la glorieuse patrie des Etats-Unis qui a tendance, je le reconnais, à rapidement énerver).