Independencia, deuxième volet de la trilogie sur l'indépendance des Philippines que Raya Martin met en scène. Cette œuvre si singulière fascinera autant qu'elle rebutera. Par sa mise en forme que le parti pris scénaristique.
Sur la forme, Raya Martin reprend les canons des vieux films en noir et blanc d'Hollywood, ceux des premières heures. Décor de studio, format d'époque pour un défilement en deçà des 24 images/seconde. Sans m'avancer, on doit être autour des 18, du moins c'est le sentiment qu'on garde. C'est véritablement surprenant et franchement réussi.
Sur le fond, le cinéaste ne montre rien du conflit. Il raconte l'histoire de son pays à travers quelques personnages. Il se concentre sur eux et leur quotidien dans la forêt. Pourtant, à mesure que le film avance on parvient à sentir cette présence américaine qui les encercle. Raya Martin parvient à communiquer un certain malaise qui découle directement de l'atmosphère qu'il a mit en place.
Independencia m'a véritablement emballé. Par ses talents de metteur en scène, Raya Martin nous immerge totalement dans son film. Sans fioriture, il va à l'essentiel avec une maîtrise peu commune. Le décor du studio semble plus vrai que nature, l'ambiance qu'il s'y dégage est incroyable. Je pense notamment à la tempête qui souffle dans cette forêt c'est comme si on y était. Et le pire, c'est que le bonhomme le fait avec trois fois rien ! Bref, c'est inventif, pas ennuyeux et pourtant pas facile d'accès. Il faut le voir sans a priori et accepter le fait qu'on puisse se retrouver devant un film d'époque, jadis perdu et maintenant retrouvé pour enfin témoigner sur la mémoire d'un pays.
Un avis plus structué : http://made-in-asie.blogspot.fr/2010/04/independencia-raya-martin-philippine.html