Les anglais maîtrisent, depuis de nombreuses années, l'art délicat de ce qu'ils ont baptisé le "feel-good movie". En pratique, un film dont le seul objectif est de mettre le spectateur de bonne humeur, de lui offrir une vision optimiste du monde afin de le sortir d'un quotidien déprimant.

John Madden avait déjà démontré ses qualités de connaisseur en la matière avec l'excellent Shakespeare in love, il y a déjà plus de dix ans. Depuis, il s'était surtout fait connaitre pour des films plus proches du thriller, tels que L'Affaire Rachel Singer. Délaissant les reconstitutions historiques, le réalisateur s'attache ici à suivre une bande de joyeux lurons du troisième âge ayant accepté de s'expatrier loin de sa très gracieuse majesté, pour des raisons diverses.

La troupe est hétéroclite, et forcément certains personnages attireront plus la sympathie que d'autres (l'un d'entre eux, en particulier, semble avoir été créé uniquement pour donner au spectateur quelqu'un a détester). Cette diversité des caractères permet aussi de ne pas complètement tomber dans le piège du cliché. C'est à travers des personnalités, et donc des visions du monde parfois opposées, que l'on découvre l'ancienne colonie britannique, sous un aspect très éloignée des images de carte postale que l'on peut en connaitre.

Situé quelque part entre la vision un poil misérabiliste de Slumdog Millionnaire, et les paysages touristiques du Darjeeling Limited, l'Inde de Madden est un pays en pleine expansion, dont les habitants font ce qu'ils peuvent pour s'en sortir, quitte souvent à s'expatrier, et où la misère la plus sombre côtoie les quartiers touristiques. Sans faire montre d'une grande originalité, ni dans la mise en scène, ni dans le scénario (plutôt basique, il faut bien le reconnaître) le réalisateur atteint son objectif, à savoir faire passer au spectateur un bon moment, quitte parfois à charger un peu la valise à émotions.

Un feel good movie dans la lignée d'un Love actually dans les paysages splendides de l'Inde. Simple, mais touchant.
Hyunkel
7
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le 15 mai 2012

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