Quand on annonce la suite d’un film, je suis toujours sur la réserve d’autant plus si le premier était particulièrement réussi. C’est ce que je craignais justement pour le film dont il est question aujourd’hui. Au final, j’ai trouvé cet opus aussi bien voir mieux que le précédent. Je ne me souviens pas d’avoir autant ri pour le premier film par exemple.
Il faut dire que Sony a mis le paquet dans ce deuxième opus; ses répliques sont hilarantes comme son instinct qu’il compare à de « l’odorat mental ». Le duo qu’il forme avec Muriel est plus que charismatique; et bien entendu, intergénérationnel. D’un côté, la jeunesse exaltée; de l’autre, la sagesse, l’expérience plus un caractère de cochon.
Pourtant, Muriel est le pilier, le ciment du film. Il faut dire que son interprète a le chic pour incarner avec brio des personnages peu commodes ( Mamie Violet m’entends-tu?). Ici, sous sa froideur, elle reste pourtant celle qui est la plus fragile face au temps qui passe. Elle prend alors Sony sous son aile presque comme le fils qu’elle n’a jamais eu. Elle lui apprend les ficelles du métier; et distille quelques conseils sur sa vie personnelle. Cet hôtel, c’est comme un héritage; c’est ce qu’elle laissera derrière elle après sa mort. C’est aussi elle qui écoute les problèmes de ses amis même si elle prétend vivement le contraire. A sa façon, elle donne quelques conseils et aussi quelques leçons aux pensionnaires de l’Indian Palace avec une certaine éloquence.
L’autre couple qui me touche beaucoup et ce depuis le début, c’est celui d’Evelyn et de Douglas. J’ai parfois eu l’impression de voir devant moi deux jeunes amoureux qui se tournent autour sans jamais oser franchir le premier pas. On pourrait croire que l’âge aide dans ce genre de choses ben non. Peut-être que c’est pire car on traine derrière soi plus de casseroles plus de blessures; des risques on en veut plus. On est sans doute moins prompt à faire confiance, à pardonner aussi peut-être. Tout ce qu’on souhaite c’est d’être rassuré et en sécurité dans un moment de notre vie où le temps nous ait compté. Aussi, il ne reste pas beaucoup de marche de manœuvre; peu de place donc pour l’erreur.
Il va leur falloir tout réapprendre de l’autre, de l’amour. Lâcher prise finalement et se laisser porter par ce qui se présente à eux. Se réconcilier avec soi-même aussi; apprendre à se pardonner puis mettre toute inquiétude de côté. Pour d’autres, l’heure est aux choix: blesser quelqu’un, finir seule ou s’abandonner totalement.
Outre ses danses endiablées et ses couleurs, Indian Palace 2 offre un portrait touchant de la troisième jeunesse grâce notamment à un casting 5 étoiles avec en guest star, un Richard Gere toujours aussi charmant. En outre, le film montre également que vieillir n’est pas une fin en soi; qu’au contraire, elle peut être synonyme de renouveau aussi bien au niveau personnel que professionnel.