Grand film d'aventure, il a fait rêver plus d'un gamin autour du monde. Bien. Il y a quantité de belles critiques sur ce site ou ailleurs. Soit. Donc ici une lecture spécifique est proposé au lecteur. Presque de l'épistémologie. Mais presque, il faut savoir rester modeste. Il s'agit au fond plus d'une série de remarques :


Il est maintenant de notoriété publique que Lucas et Spielberg ont créé Indiana Jones par réaction à l'impossibilité pour ce dernier de pouvoir réaliser un épisode de la saga James Bond (voir ici). C'est principalement sous cet angle que le texte suivant analysera le troisième épisode du fameux archéologue aventurier.
Tout d'abord, petite fierté française, Vernon Dobtcheff, acteur français qui interprète Max Kalba de L'Espion Qui m'Aimait, joue le majordome dans le château en Autriche où est capturé Indiana Jones
Le personnage de Kazim présente des similarités avec celui d'Ali Kerim Bey dans Bons Baisers de Russie.
Julian Glover a le même rôle que dans Rien que Pour Vos Yeux : le faux-allié selon la nomenclature de John Truby.
Le bateau à Venise est le même que celui que l'on voit également à Venise dans Bons Baisers de Russie. D'ailleurs Tatiana Romanova est aussi blonde qu'Elsa Schneider. Tatiana travaille avec les communistes comme Elsa avec les nazis (d'ailleurs il a peut être aussi une influence du film Ilsa, la Louve des SS quant à son prénom et à son blondeur mais pas, en revanche, quant à sa taille de bonnet). On remarque que la première passe d'adversaire à conquête (fausse opposante) et l'autre de collègue à traitresse (fausse alliée). Donc en ce qui concerne les personnages repris de la saga bondienne, le film garde le même schéma pour le personnage masculin (Indiana) mais l'inverse pour le personnage féminin (Elsa).
La preuve la plus flagrante réside dans le fait d'avoir engagé Sean Connery pour jouer le père d'Indiana Jones. Le premier acteur à avoir joué James Bond. Il a ici vieilli est est devenu un personnage maladroit. Il s'agit en réalité à la fois d'une revanche du réalisateur en montrant que le fils de 007 est plus moderne et affuté que son père spirituelle et à la fois d'un hommage, car Sean Connery/Bond est le père de Harrison Ford/Jones. Il déclare clairement que c'est Bond qui l'a influencé, qu'il s'agit de la matrice pour son personnage phare.
Outre cette forte thématique dérivé de 007, ce troisième volet des aventures du professeur Jones réaffirme son appartenance au premier film en soulignant qu'il connait bien l'arche d'alliance dans le tombeau. Comme un aveu que le deuxième volet n'était décidément pas du même calibre. En effet en le revoyant, on comprend que finalement le quatrième est bien meilleur et bien plus assumé par son auteur.


Au final il s'agit d'un grand film d'aventure réalisé avec le style sobre de Steven Spielberg, qui sait garder l'équilibre entre la liberté donnée à ses équipes et sa ligne directrice dotée de son feu d'artifice d'action habituelle et de bons mots.

Fiuza

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