Décidément je n’ai vraiment pas de chance avec les Indiana Jones que je vois en salles. En 2008, je découvrais le quatrième volet dans une salle UGC moisie avec une banquette de sièges branlante. Pour ce cinquième, j’ai eu le droit à une salle Vue dont l’exploitant a mis le volume au-delà de la limite du supportable. Rendant les scènes d’action littéralement douloureuses, et certains dialogues difficiles à comprendre.
Mais au-delà de ça, je reste très mitigé devant cette nouvelle aventure d’Indy. Sachant que j’étais parti avec un apriori négatif/neutre. Contrairement au quatrième, où c’était la douche froide alors que j’étais tout excité de retrouver le héros à fedora sur grand écran.
Je vais commencer par ce qui marche : la distribution. Harrison Ford est particulièrement touchant, et son personnage est bien écrit. Indiana Jones est vieux, grincheux, et n’a plus sa place dans un monde qui veut le mettre au placard. Phoebe Waller-Bridge s’avère charismatique à souhait en aventurière filoute (qui fait penser à Han Solo !). J’imagine sans mal voir la saga continuer avec elle. Et Mads Mikkelsen fait le taff en méchant de service.
Par ailleurs, l’ambiance de la fin des 60’s est plutôt élégante. Et l’on retrouve avec plaisir l’esprit de la franchise. A coup d’aventure pulp, d’humour, de gags visuels, et de références discrètes aux opus précédents. A noter qu’ils ont pris un malin plaisir à piétiner les personnages du mal-aimé 4ème film ! Je soulignerai aussi quelques bonnes idées, et une musique correcte de John Williams.
Mais à côté, que de problèmes…
Déjà, j’ai trouvé la séquence d’introduction atroce. Mangold a clairement cherché à nous refaire du « Raiders of the Lost Ark » ou du « Last Crusade », avec un Indiana Jones affrontant les Nazis en 1944. Sauf que c’est raté.
Trop de fonds verts, trop de CGI. Un montage illisible accumulant les gros plans (comparez la scène du side-car à la séquence similaire du troisième volet, c’est le jour et la nuit, littéralement !). Et surtout un rajeunissement numérique peu convaincant. Si ça passe bien sur les images brèves, dès que le visage tente d’exprimer des émotions ou qu’Indy parle, c’est gênant. Expressions artificielles et pataudes, mauvaise synchro labiale, voix différente. Etonnement, le rajeunissement de Mads Mikkelsen est lui plutôt réussi.
Sur le reste du film, c’est globalement trop long (plus de 2h30 !) pour ce que ça raconte. Et si les scènes d’action s’améliorent par rapport à l’intro, ça reste anecdotique, et surtout bourré de CGI et du numérique. Les passages dramatiques sont bien plus intéressants.
Je trouve également pas mal de soucis côté scénario. Des méchants qui manquent d’un vrai développement ou de motivations élaborées. Beaucoup d’éléments scénaristiques maladroits ou pas/peu exploités, ainsi que des facilités, tout ceci témoignant des nombreuses réécritures subies par le film.
Quant au dernier acte, il fera sûrement couler de l’encre, j’avoue ne pas avoir été convaincu.
Envoyer des Nazis en pleine bataille de Syracuse, j’aime bien l’idée. Sauf que là encore, c’est à peine exploité. Jusqu’à offrir une mort tout à fait anecdotique aux deux méchants principaux. Et tout ça pour finir sur une scène de réconciliation somme tout classique… et surtout très proche de la fin du quatrième volet !
Espérons que cette fois ce sera le dernier ?