En 1969, Indiana Jones prend finalement sa retraite en tant que prof d'archéologie, et c'est à ce moment-là que réapparait sa filleule. Celle-ci veut dérober la moitié d'un cadran qui, assemblé, permet d'apercevoir les fissures temporelles et de voyager dans le temps. Ce que convoitent également d'anciens nazis...
Lorsque Steven Spielberg a déclaré ne pas réaliser ce cinquième volet, il y avait de quoi avoir peur, surtout après le quatrième épisode de triste mémoire. Sauf que les rênes ont été reprises par James Mangold, adepte du cinéma à l'ancienne, et je dois dire que j'ai été comblé. Je tiens à préciser que je ne suis pas un fan de la franchise, je suis plus de l'école Terminator si on on veut parler d'une licence des années 1980, mais j'apprécie le côté sérial. Que l'on retrouve ici, car ça n'arrête pas de voyager, par tous les moyens de locomotion possibles et imaginables, et ça démarre par une superbe intro où Harrison Ford apparait avec quarante ans de moins, le miracle du rajeunissement numérique. Là je trouve que ça ne marche pas toujours, car on a toujours ce problème du regard vide, en plus que la voix de l'acteur ne correspond pas du tout à un Indy de quarante ans. Mais c'est un menu détail tant je me suis régalé, les ennemis sont encore et toujours les nazis, avec l'excellent Mads Mikkelsen à leur tête, et on y croise également dans le casting Antonio Banderas (dans un rôle tout à fait secondaire), Toby Jones (dans le flashback), ainsi que John Rhys-Davies. Quant à Phoebe Waller-Bridge, qui incarne la filleule, elle est également très bien, car elle est loin d'être un potiche ; c'est un personnage bien écrit, qui use de ses charmes afin de parvenir de ses fins, celui de s'enrichir.
Mais bien entendu, si on parle d'Indiana Jones, c'est aussi et avant de Harrison Ford qu'il faut évoquer. Et c'est peut-être là que le film m'a le plus touché, car il ne triche pas sur son âge avancé, qu'il ne peut plus courir comme avant sans s’essouffler, qu'il a mal de partout à cause de ses diverses douleurs ; c'est bel et bien un vieil homme, auquel l'acteur lui donne une véritable dignité, avec un côté fatigué qui le rend émouvant, et un final que je trouve magnifique, car je pense qu'on peut dire que la saga Indiana Jones est bel et bien terminée.
Je suis réaliste, et je dis que le film souffre de nombreux défauts, notamment que c'est trop long (plus de 2h30), que le musique de John Williams n'est pas géniale, ou que les effets spéciaux sonnent parfois toc, mais le bonheur sur l'écran est là ; les héros sont décidément éternels.