En pleine libération de l’Europe, Indiana Jones et son ami Basil parviennent à mettre la main sur une partie de l’Anticythère au nez et à la barbe du nazi Jürgen Voller. Ce cadran créé par Archimède aurait la faculté de repérer les failles temporelles et de voyager dans le passé. 25 ans plus tard, Helena, fille de Basil et filleule d’Indy, contraint son parrain à l’aider à retrouver l’autre moitié de l’artefact. Mais le tenace Voller n’a pas encore dit son dernier mot.
Il aura fallu attendre 15 ans pour que le plus célèbre des archéologues reprenne du service. Sans Spielberg ni Lucas, les pères fondateurs, échaudés peut-être par les ratés du quatrième épisode extraterrestre. James Mangold reprend fièrement le flambeau, lui qui semble éprouver un certain plaisir, après Logan, à enterrer les héros de toujours. Mais c’est un coup de fouet qu’il donne à la série dans un prologue aussi vivifiant qu’une cure de jouvence. Grâce au numérique, Harrison Ford retrouve sa jeunesse. Un lifting réussi que le réalisateur s’amuse à retarder en cagoulant le personnage. S’ensuit une course-poursuite insensée sur le toit d’un train effréné que ne renierait pas Tom Cruise. Jones plus véloce que Hunt ? Grâce à la magie du cinéma, la mission s’avère presque possible. Mais l’élixir ne dure pas. Projeté en 1969, l’homme au chapeau n’est plus qu’un vieillard aigri et dépassé. La musique de ses voisins hippies l’agace, ses étudiants ne l’écoutent plus et sa femme a demandé le divorce. La modernité du premier pas sur la lune a écrasé l’Antique. Le contraste est plutôt bien vu. Mais au lieu d’insister sur son âge, malgré les petites piques de l’espiègle Phoebe Waller-Bridge, le revoilà reparti comme en quarante dans une longue chasse au trésor à travers le monde. Au point de se demander, en pleine escalade d’un mur de 12 mètres, si tout cela n’est pas ridicule. Plutôt qu’une resucée des épisodes à succès de la saga, on aurait aimé une approche plus inventive en cette partie centrale. Malgré son kitsch, le final réserve heureusement un retournement malicieux et l’adieu promis ne pourrait être qu’un au revoir. Affaire à suivre ?
(6.5/10)
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