Ma foi, l'activité de fossoyeur d'Hollywood réserve de temps à autre de bonnes surprises. Après la consternation générale qu'a pu susciter le 4ème volet de la saga, Mangold parvient à nous faire sentir un parfum que certains ont pu oublier, celui de l'aventure. Genre délaissé au XXIème siècle, il est bon de regoûter à l'ivresse des courses poursuites de part le monde, aux énigmes faussement alambiquées, aux affrontements contre des nazis méchants vraiment très méchants, aux notes d'une orchestration bien connue...
Spielberg délaisse les commandes de la direction au profit d'un James Mangold cherchant à suivre les pas de son ainé dans un premier temps (la première séquence constituant certainement un hommage savoureux aux premiers volets), puis en s'en émancipant une fois la scène d'exposition terminée, pour arriver à un résultat qui se juxtapose entre la nostalgie d'une ère passée et le désir de renouveau pour une licence aux codes éculés.
Le rythme haché et les dialogues parfois insipides peuvent laisser songeur, néanmoins il me semble que le frémissement à l'idée d'une nouvelle aventure de l'archéologue le plus connu du cinéma demeure toujours. On se prend à (re)vivre des péripéties aux accents familiers, à la recherche d'artefacts mythiques, aux côtés d'un Harrison Ford certes vieillissant mais toujours à même de nous donner le sentiment d'excitation propre aux quêtes plurimillénaires auxquelles il accourt.
/SPOILER\
Enfin, un mot sur le climax, qui a pu laisser circonspect plus d'un d'entre nous. Le haussement de sourcils semble inévitable à l'approche de la dernière demi-heure du film, quand un écho à la sonorité Nolanienne se fait sentir. Là où, dans les précédents opus, la quête était d'ordre biblique / spirituelle, ici nous assistons à une course à travers le temps qui nous donne l'impression d'un scénario de Christopher et Jonathan condensé en 30min : set up / pay of (le phénix avec les hélices), thème du temps, portail temporel rappelant le "bulk" d'Interstellar...
On souffle, la saga à l'aura particulière et singulière entre dans un moule familier, celui des blockbuster moderne saupoudré du sucre Disney.