Indiana Jones à 80 balais : la retraite, c’est pour les fragiles
À 80 piges, certains se mettent au tricot et regardent Des chiffres et des lettres en râlant sur la jeunesse décadente. Pas Indy. Lui, il continue de foutre des mandales et de courir après des cailloux magiques comme un daron en crise existentielle qui refuse de lâcher l’affaire. Harrison Ford, le cuir toujours aussi froissé, sort de son placard à reliques pour une ultime virée. Et franchement, vu le carnage du Crâne de Cristal, on s’attendait au pire. Heureusement, James Mangold, ce vieux briscard qui a déjà enterré Wolverine avec classe, essaie de nous donner un vrai dernier tour de piste.
Un départ canon… mais fallait pas regarder de trop près
Le film commence sur une scène en 1944, avec Indy jeune, rajeuni numériquement comme un mannequin de vitrine retouché sous Photoshop. Ça passe… jusqu’au moment où il parle et que tu sens bien que c’est un papi qui fait semblant d’avoir 40 ans. L’illusion tient par moments, mais faut pas cligner des yeux sous peine de voir Indy ressembler à un avatar de jeu PS2. Cela dit, cette intro fonctionne : des nazis, une course-poursuite en train, de la baston à l’ancienne… Ça sent l’hommage, le respect, la nostalgie. Et puis, comme souvent, on glisse dans un autre délire.
Phoebe Waller-Bridge, l’arnaque de la décennie
Helena Shaw, la filleule d’Indy, débarque et prend toute la place. Elle est censée être maline, indépendante et pleine de ressources… sauf qu’elle a l’arrogance d’un premier de promo Sciences Po qui t’explique la vie après avoir lu deux articles sur Mediapart. Son rôle ? Voler le cadran et balader Indy comme un vieux con fatigué. On dirait qu’on a voulu nous la vendre comme la relève de l’aventure, mais son personnage est aussi attachant qu’une amende pour stationnement interdit. À ce stade, autant filer la saga à Dora l’Exploratrice.
Un méchant allemand, encore, parce qu’il faut bien un cliché
Mads Mikkelsen, alias le Nazi de service, fait le taf. Il a la gueule, le regard froid et la posture du mec qui rêve d’un retour du Reich. Le problème, c’est que son plan est aussi con qu’un discours de BHL. Il veut retourner dans le passé pour buter Hitler et « faire les choses mieux ». Frère, tu pouvais choisir n’importe quelle époque, et tu veux REFAIRE l’Allemagne nazie, mais en mieux ? Fallait peut-être viser autre chose qu’une dictature, non ? Niveau méchant mémorable, on est loin du Belloq des Aventuriers ou du mec qui arrache les cœurs dans Le Temple Maudit.
Deux heures et demie, c’est long comme un dimanche en famille
Le problème du film, c’est qu’il veut trop en faire. On saute de New York au Maroc, du Maroc à la Sicile, de la Sicile à un délire qui part totalement en sucette sur la fin. Le cadran de la destinée, qui est censé être une relique mystique, finit par ouvrir une faille temporelle, et là… surprise. Sans spoiler, disons juste qu’on passe d’Indiana Jones à un épisode de Doctor Who sous LSD. T’as l’impression que Mangold s’est dit : « Allez, tant qu’à finir en n’importe quoi, autant y aller à fond ».
Conclusion : Un dernier tour en roue libre, mais moins pire que prévu
C’est pas le film qu’on attendait, mais c’est pas non plus la catastrophe nucléaire du Crâne de Cristal. Indy a droit à quelques scènes badass, Harrison Ford fait le taf malgré son âge canonique, et l’émotion fonctionne sur la fin. Mais la sauce est trop diluée, avec un trop-plein de persos inutiles et des décisions scénaristiques qui font lever les yeux au ciel. Une conclusion qui aurait pu être bien plus classe si on avait laissé Indiana Jones faire ce qu’il fait de mieux : fouetter des méchants, balancer des punchlines (oups), et explorer des ruines sans qu’on lui colle une pseudo héritière insupportable dans les pattes.
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