Cette seconde aventure du plus grand héros de tous les temps (non je ne parle pas de Bob Morane mais d'Indiana Jones, faut suivre un peu !) pourrait être vu comme un cas d'école. En effet, son extrême noirceur (du moins pour un film familial) poussa la commission de censure à créer une nouvelle appelation, le PG-13. Décrié par la majorité des spectateurs de l'époque (et encore aujourd'hui), Spielberg en personne ne portant pas le film dans son coeur, "Indiana Jones et le temple maudit" est pourtant une réussite indéniable. S'ouvrant sur un joyeux bordel permettant à Spielberg de renouer avec le slapstick de "1941", le film est un modèle de divertissement familial, serialesque en diable (clichés raciaux et incohérences à l'appui), cumulant des morceaux de bravoure plus déments les uns que les autres (la poursuite en wagonnet est un grand moment) portés par la partition remarquable de John Williams, compensant la noirceur ambiante par un humour à toute épreuve (les échanges entre Harrison Ford et Kate Capshaw sont dignes de ceux d'Humphrey Bogart et de Katharine Hepburn dans "African Queen"). Si cette aventure est moins attachante et définitive que la précédente, elle n'en reste pas moins magnifique et jouissive, dont même les effets spéciaux, pourtant désuets, apportent un charme supplémentaire.