Alors voilà, j'ai décidé de me replonger dans cette saga qui a su beaucoup me plaire en son temps.
Temple of Doom (se déroulant AVANT la recherche de l'Arche d'Alliance) était même mon préféré, de par son ton mi-horreur, mi-aventure et mi-tique (car sanglant pour un Spielby PG 13).
Force est de constater que mon regard a quelque peu changé depuis lors (d'où un -1 à ma note initiale, basée sur mon souvenir).
La faute à un genre hésitant entre la comédie d'aventure bon enfant (le perso Short Around, certaines situations) et le film "dark" (arrachage de cœur à vif, esclavagisme infantile à coup de fouet, absorption du sang de Kali...).
Lucas ayant retenu la leçon de The Empire Strikes Back, il décida donc que ce nouveau film serait plus sombre que le précédent, ce qui ne plut que moyennement à Spielberg et Ford.
Mais le duo de scénariste Willard Huyck et Gloria Katz (duo responsable de...Howard The Duck!) y allèrent un peu trop fort et ne parvinrent pas à un juste équilibre, comme Columbus l'avait fait sur Gremlins, cette même année 1984...
Sans compter sur un certain regard péjoratif sur les coutumes de ces Hindous (les "riches" y mangent des serpenteaux vivants prélevés sur une femelle python et de la cervelle de singes en sorbet avec force mimiques, tandis que les "pauvres" vivent dans des villages primitifs) ainsi que sur leurs soumissions au "bon homme blanc" (c'est ainsi que les millénaristes Thuggees seront défaits par les "gentils soldats Hindous à la solde d'un capitaine Britannique)...
Ce qui induisit le refus du gouvernement Hindou pour que le tournage se déroule en Inde. La production opta donc pour le Sri Lanka...
En dehors de ce "caricaturisme" de cette civilisation (et pour rester dans les points négatifs du film), on y croise une Willie Scott qui hurle tout le temps de terreur (marrant dans la jungle puis lassant à la longue) et des incrustations visuelles largement décelables en version HD (au moins, le grain de la VHS et la relative pâleur des copies atténuaient ces scories).
Fort heureusement, il y a d'excellents moments dans ce Temple of Doom:
-le logo Paramount se fondant avec les gravures du gong,
-Willie Scott qui apparait DEVANT le banc-titre,
-Spielby qui réalise une séquence 007, son rêve depuis toujours,
-sa mise en scène maitrisée dans la séquence où l'antidote/le diamant et les glaçons se mélangent et sont shootés du pied par tout le monde,
-le son de la cymbale frappant l'un des bad guys et incorporé dans la musique de Williams (tout comme l'impact des balles sur le gong, d'ailleurs),
-le caméo de Dan Aykroyd lorsque Indy et sa suite arrive à l'avion,
-les allusions grivoises de Jones et Willie dans la chambre,
-la maladresse de Short Around,
-et la scène de la mine, parfait précurseur des futurs jeux de plateformes sur consoles...
Harrison Ford est toujours impeccable dans les frusques de cet archéo-pilleur, Jonathan Ke Quan est hilarant et Amrish Pur**i est délectable dans le rôle du prêtre illuminé des **Thuggees, Mola Ram.
Mélange de légèreté et de noirceur, cette première aventure ciné d'Indiana Jones (chronologiquement parlant) me laisse donc un goût mitigé...
Il serait temps que Spielby réalise enfin un vrai film d'horreur (Poltergeist ne comptant pas vraiment, car partagé avec Hooper et Gremlins a vu son potentiel horrifique original -lire ma critique le détaillant- largement remanié avant le tournage).
Serait-ce Kali qui ait possédé Spielby à ce moment là?
"KALI MA, SHAKTI DE!!"