« Un documentaire sur les jeux indés, ça va être cool ça ! »

Hop ! Hop ! Hop ! Je vous arrêtes tout de suite. Indie Game The Movie n'est pas un documentaire sur les jeux indépendants malheureusement. C'est un film sur uniquement 4 développeurs indés (Jonathan Blow (Braid), Phil Fish (Fez) et la team meat composé d'Edmund McMillen et Tomy Refenes), à un moment de leur vie : la team meat qui prépare la sortie de leur jeu xbox, Fish galère avec son jeu et doit le présenter à la PAX, et Jonathan Blow fait le bow (ahahah) lors d'une interview pour nous parler de son génie incompris (j'y reviens).
Pas question de vous parler des jeux en eux-même mais seulement vous montrer la vie, les sentiments et les doutes de ces développeurs.
Tout ça sans aucun commentaire de l'équipe du film. En fait ça me fait un peu penser à ce que serait un épisode de « strip-tease » sur des développeurs indépendants.
Alors même si on s'écarte totalement de ce que nous promettais ce film, ça aurait put être pas dégueux.
Mais déjà je vois un gros problème dans ce choix. Pourquoi avoir pris 4 développeurs ayant à peu près les mêmes inspirations, sortant des jeux dans des catégories similaires (plus ou moins affilié au genre de la plateforme), ayant tous eu le même parcours pour sortir leur jeu (exclu temporaire pour xbox sur xbox), avec des équipes de taille similaire, etc.
D'accord, ces développeurs sont reconnus mais sérieusement, le jeu indépendant est-il si limité que ça ?
C'était une question rhétorique, bien évidemment il ne l'est pas, bien au contraire c'est justement sa diversité qui fait en partie sa force.

Alors voilà. Rien qu'au niveau du principe du film, je n'y vois plus vraiment d'intérêt. Mais bon, j'ai vu des bons films partant avec des bases moisies. Donc regardons plus en détails ce que le film a à nous montrer... Enfin on va essayer de faire ça vite, j'ai pas toute la journée pour taper ce truc moi.

Alors déjà, j'ai envie de parler vite fait de toutes les âneries au milieu d'autres trucs vrais que nous assène le début du film comme une mitraillette sans qu'on ai vraiment de s'arrêter et de réfléchir à ce qui vient de nous être dit. On est obligé acquiescer de toute façon le film continue à vitesse grand V. Donc on nous sort que le jeu « mainstream » c'est de la merde, les auteurs ne peuvent pas s'exprimer pour s'adresser au grand publique, seul le jeu indé peut vraiment exprimer la vision de leurs auteurs etc. Bon déjà, je vois pas pourquoi le jeu non-indépendant ne pourrait pas exprimer des idées fortes de la part de leurs auteur (et il le fait, mais évidemment, si on prend CoD ou Halo en exemple c'est facile de dire le contraire), mais en plus ces développeurs ont comme source d'inspiration revendiquée des jeux extrêmement populaires et « mainstream ». Comme contradiction ça se pose là.
J'ai aussi envie de revenir sur une petite déclaration car elle m'a un peu dérangée (mais là c'est clairement une question de point de vue). Selon Phil Fish (je crois que c'était lui), le jeu vidéo serait la forme d'art « ultime » car ce serait la combinaison de tous les médias existant en un seul... Je lui répondrais simplement que comme j'adore les jeux-vidéo, j'adore la pizza, mais c'en est pas pour autant la gastronomie ultime car dedans il y a des légumes, de la viande, du salé et du sucré (les meilleures).
Et puisque je parle de Phil Fish, je vais en profiter pour lui taper dessus un peu.
A aucun moment lors de ce film, ce type est crédible. Vraiment. J'ai vraiment eu l'impression de voir un attention whore tout au long de ce film. Si son jeu sort pas il va se suicider (il est tellement pas crédible que c'en est limite choquant de sortir un truc comme ça). Pour bien montrer à la caméra qu'il est stressé il se laisse plonger au fond d'une piscine en retenant sa respiration comme dans un mauvais film d'auteur français. Il insulte et dit qu'il va péter la gueule de son ex-collaborateur (classe) sans qu'on explique vraiment la raison de leur séparation et sans droit de réponse de ce dernier (que je comprends tellement il a l'air détestable dans ce film).
Enfin voilà il a bien fait de faire développeur indé, acteur c'était clairement pas sa voie.
Je passe vite fait sur Jonathan Blow qui est en fait là pour une seul interview et qui est diffusé en début et fin de documentaire en gros. J'ai envie de dire qu'il correspond exactement à l'idée que j'avais de lui en jouant à Braid : « Mon dieu, les gens aiment mon jeu, mais ils ne comprennent rien. je suis un artiste de génie incompris ». C'est pas comme si Braid était volontairement cryptique et qu'il ne voulait en aucun cas apporter plus d'explication de sa vision. Ah si ? Bon ba voilà, j'ai tout dit.
Et m'arrête sur la Team Meat, qui elle est vraiment sincère et sonne très vraie. Jusque dans leurs contradictions, ils sont carrément touchants. Et ils se sortent vraiment grandis de ce film.

Enfin voilà. J'ai trouvé ce film assez moyen, très réducteur et dont je vois pas l'intérêt alors que j'en attendais quand même beaucoup plus.
Vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai mis 5, après avoir pas mal défonce Indie Game The Movie ? Tout simplement, car il me prouve que des mecs insupportables peuvent faire des trucs vraiment bien. Et étant un mec particulièrement insupportable, j'ai vraiment reçu ça comme un message d'espoir.


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Putain elle est longue cette critique.

PS: je m'excuse pour les fautes, j'ai vraiment écrit ça en rush au milieu d'un projet, j'ai pas eu le temps de me relire.