Infectés par TheScreenAddict
Après le mollasson Livre d'Eli, le film post-apocalyptique américain revient avec une série B tout aussi flemmarde : Infectés, d'Alex et David Pastor. Soit le périple de deux frères, accompagnés de leurs copines respectives, à travers une Amérique désertique, ravagée par un virus mortel. L'intrigue ne nous épargne aucun des clichés déjà maintes fois éculés par d'autres films du genre : l'infection progressive des protagonistes, qui le gardent bien pour eux histoire de ne pas se voir séparés du groupe, les pseudo-scientifiques méchants, l'hostilité prononcée des rares survivants de l'humanité, les scènes de déserts, les escales qui se terminent toujours par un départ précipité... Autant de poncifs compilés, soigneusement alignés, sans le moindre désir d'innovation, par une mise en scène et des cadrages académiques. Les acteurs ne donnent que le strict minimum en matière de psychologie de survival. C'est à peine si Chris Pine (le capitaine Kirk du Star Trek de Abrams) sort son épingle du jeu, juste un peu plus concerné et torturé que les trois autres.
À force de bourriner dans le déjà-vu, Infectés désamorce dramatiquement le semblant de tension qu'il instaure lors de ses séquences initiales, pour se terminer sur un dénouement où le mélo l'emporte sur l'horreur, où la guimauve sentimentale engloutit toute âpreté. Envisager l'avenir des derniers survivants dépasse l'entendement des scénaristes ? Tant pis, on balance quelques images nostalgiques de l'enfance des deux frères pour bâcler le film, les spectateurs n'y verront pas d'inconvénient, ils ont eu leur dose de sensations fortes... Sauf que le générique balancé, on les cherche encore désespérément ces fameuses sensations. Lorsqu'on décide de réaliser un survival, il y a quand même certains codes à respecter, en évitant bien sûr de sombrer dans une bouillie indigeste de lieux communs, si l'on est malin et que l'on respecte un tant soit peu son public. L'immersion du spectateur est une notion de plus en plus ignorée par le cinéma américain. Et la modestie du budget n'est pas une excuse ! S'il y a bien une chose à blâmer dans Infectés, c'est le manque total d'inventivité de ses deux réalisateurs, la paresse éhontée de son équipe de production. Leur film se fera oublier sans peine, dans le tout-venant cinématographique des mois à venir.