Ce troisième visionnage du désormais classique "Infernal Affairs" permet de le confronter au remake Scorsesien… pour finalement en conclure que la version originale est - surprise, surprise - cinématographiquement supérieure à la copie (même si "les Infiltrés" bénéficie largement du brio furieux de Scorsese à la mise en scène, et d'une grande interprétation de DiCaprio, rappelons-le…) : ici, ce qui fascine - autant que déconcerte - c'est l'impérieuse fluidité d'une narration qui, portée par une mise en scène rapide légère, présuppose largement l'intelligence et la vigilance du spectateur (à une ou deux exceptions près, ces flashbacks en noir et blanc, dommageables…). A la différence de la copie américaine, il n'y a ici nul détail superfétatoire, visant à créer du pathos ou à "enrichir" des situations : il n'y a que la peinture acérée de mécanismes intellectuels complexes, au sein desquels on ne peut compter que sur soi-même (et sur le jeu brillamment synthétique de Leung et Lau, magistraux) pour s'y retrouver. [Critique écrite en 2009]