Inferno
5.1
Inferno

Film de Ron Howard (2016)

Qu’on se le dise tout de suite, si Inferno fait forcément mieux que Da Vinci Code, particulièrement désastreux, il n’atteint toutefois jamais le niveau de Anges et Démons, nettement plus séduisant, la faute à un scénario qui enchaîne beaucoup trop les ficelles que pour convaincre sur la durée. Malgré une première heure captivante, qui joue habilement avec la mémoire défaillante du héros et pose efficacement les bases de l’aventure à venir, le récit tombe en effet progressivement dans la facilité. Les énigmes rencontrées sont mineures, ou leurs résolutions sont bien trop simples, et ne parviennent jamais à impliquer de manière significative le spectateur. Bien sûr, les lieux parcourus sont toujours extrêmement plaisants à voir à l’écran, tant ils sont remplis d’histoire, mais le jeu de piste n’est tout de même pas aussi savoureux qu’il devrait/pourrait l’être. Il faut dire que malgré l’importance de l’enjeu – la survie de la moitié de planète – la quête de Langdon manque cruellement d’ampleur. Même la partition de Hans Zimmer, habituellement si inspiré, paraît plus timorée que dans les deux premiers épisodes. Une raison supplémentaire pour laquelle le long-métrage peine autant à décoller.


Avec le recul, l’accent semble avoir été clairement mis sur l’intrigue relative à l’amnésie du professeur, au détriment des énigmes. Or, si celle-ci se révèle plutôt efficace dans l’introduction, elle s’effrite rapidement et se révèle étonnamment prévisible. D’abord parce que le récit global s’avère assez foutraque, même après la révélation des zones d’ombre qui entourent les dernières 48 heures de Langdon, mais surtout parce que la plupart des personnages souffrent d’un manque flagrant d’épaisseur dramatique. Hormis le héros, son acolyte et une ancienne connaissance, tous les protagonistes n’ont effectivement qu’un intérêt fonctionnel dans l’histoire. En clair, ils servent d’élément déclencheur mais n’existent pas véritablement. A l’instar du scénario, on se désintéresse donc totalement de leur sort. Difficile donc de profiter des prestations de Ben Foster, Omar Sy, Irrfan Khan ou Ana Ularu étant donné que les acteurs n’ont pas grand-chose à interpréter. Pour Felicity Jones et Sidse Babett Knudsen, le constat est un peu plus réjouissant même si le script reste néanmoins toujours en surface. Finalement, seul Tom Hanks bénéficie d’un semblant de profondeur. Et ça tombe bien, l’acteur est à nouveau impeccable.


Pour conclure, sans être complètement raté, Inferno se révèle donc être un thriller décevant, qualitativement intercalé entre le désastreux Da Vinci Code et le plus sympathique Anges et Démons. Si le film se laisse suivre sans déplaisir, il ne parvient toutefois pas à convaincre sur la durée, la faute à un scénario poussif et des personnages exclusivement fonctionnels.


https://cinerama7art.com/2016/10/20/critique-inferno/

Wolvy128
4
Écrit par

Créée

le 20 oct. 2016

Critique lue 3.2K fois

13 j'aime

2 commentaires

Wolvy128

Écrit par

Critique lue 3.2K fois

13
2

D'autres avis sur Inferno

Inferno
Behind_the_Mask
3

The Purge

Le sujet est des plus classiques, mais il pouvait donner lieu à quelque chose de sympathique, avec l'illusion du terrorisme utopiste qu'il charrie, de cette purge pour le bien de l'humanité. Et Ron...

le 11 nov. 2016

46 j'aime

8

Inferno
pierrick_D_
5

Critique de Inferno par pierrick_D_

Robert Langdon,éminent professeur de symbologie à Harvard,se réveille sur un lit d'hôpital à Florence sans savoir ce qu'il fout là.La jolie doctoresse qui le soigne,Sienna Brooks,l'informe qu'il a...

le 31 mai 2022

13 j'aime

9

Inferno
Wolvy128
4

Critique de Inferno par Wolvy128

Qu’on se le dise tout de suite, si Inferno fait forcément mieux que Da Vinci Code, particulièrement désastreux, il n’atteint toutefois jamais le niveau de Anges et Démons, nettement plus séduisant,...

le 20 oct. 2016

13 j'aime

2

Du même critique

Hunger Games : La Révolte, partie 1
Wolvy128
6

Critique de Hunger Games : La Révolte, partie 1 par Wolvy128

Depuis l’adaptation du dernier tome de Harry Potter en deux films distincts, la plupart des grandes sagas littéraires semblent emprunter la même trajectoire (Twilight, Divergente…) et Hunger Games...

le 20 nov. 2014

49 j'aime

3

Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E.
Wolvy128
7

Critique de Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E. par Wolvy128

Quatre ans après sa dernière réalisation, le réalisateur britannique Guy Ritchie revient sur le devant de la scène avec un film dans la veine de ce qu’il a l’habitude de proposer, celle d’un...

le 21 août 2015

35 j'aime

1

Mary
Wolvy128
7

Critique de Mary par Wolvy128

Mis en scène par Marc Webb, surtout connu pour son fabuleux (500) Jours Ensemble et son sympathique reboot de Spider-Man (avec Andrew Garfield et Emma Stone), Mary (Gifted en VO) est un drame...

le 11 juil. 2017

29 j'aime