Un motard roule le long du désert américain, et en faisant une halte, se fait tabasser par trois gredins qui lui piquent sa moto. Alors, il erre et finit par arriver dans le village d'Inferno (Enfer, tant qu'à faire), et autant dire que ça va chier des bulles.
Bien que je ne sois pas grand fan de John G.Avildsen, c'est dommage de finir sa carrière sur un tel film, dont la version qui nous est présentée n'est pas la sienne. En effet, voulant rendre à Yojimbo, ainsi qu'à L'homme des hautes plaines, d'ailleurs le film de Kurosawa est cité à la toute fin, il voulait quelque chose de plus sec, moins bavard, et c'est après une projection test pourtant triomphale que Jean-Claude, star et producteur, va remonter Inferno pour en faire quelque chose de plus proche de ce qu'on connait de lui. Au point qu'Avildsen voudra retirer son nom du générique, en vain, et arrêtera les frais du cinéma jusqu'à sa disparition en 2017. Tout cela alors que son premier montage existe quelque part, mais tout le monde s'en fout...
Il en reste un film de baston pas vraiment génial, sur-découpé comme d'habitude, et où il me semble que Jean-Claude, avec des cheveux grisonnants, a l'air doublé dans pas mal de scènes. On aperçoit son meilleur pote indien joué par Danny Trejo, ainsi qu'un des habitants du village qui est incarné par Pat Morita, le sensei de Karate Kid, sans doute un clin d'oeil du réalisateur. Il n'y a que deux femmes dans ce bled, mais bien entendu, ce sont des canons que Jean-Claude va utiliser comme quatre-heures, mais qui n'ont guère d'utilités autre que ça, et la plupart des gens d'Inferno sont soit des bouseux ou des méchants qui ont piqué sa moto, et non son vélo, pour faire un hommage à Bourvil.
En attendant de voir un jour ce fameux director's cut, Jean-Claude a sans doute eu tort d'avoir causé (in)volontairement la fin de la carrière pour Avildsen. Car si Rocky a été un miracle, il ne se sera pas reproduit si j'en juge les autres films...