Tempête de l'ennui.

Encore un film tiré de faits réels! Cette appellation devenue bien trop commune et utilisée un peu n’importe comment deviendrait presque un prétexte pour justifier l’existence d’un film. En effet, c’est comme si, pour se couvrir d’un peu de légitimité pour certains de leurs projets, des producteurs en mal d’histoires et d’idées allaient déterrer de type de faits divers pour avoir de la matière pour leurs films. Et en ce qui concerne cet « Infinite Storm », on ne voit pas du tout la nécessité de faire un film d’un sujet si mince. Ou alors pas de cette manière, quitte à ne pas être fidèle à ce qui s’est vraiment passé, car à suivre ici ce récit de sauvetage on ne peut constater qu’une chose : c’est vraiment peu concluant et de le visionner s’apparente à une perte de temps pour le spectateur. Le long-métrage se divise en trois parties : la préparation à la randonnée, le sauvetage puis une partie cathartique suite à un traumatisme passé de chacun des deux protagonistes.

Et on ne peut nier que cet « Infinite Storm » soit bien fait sur le point du réalisme et du souci du détail, notamment en rapport avec un tel périple et surtout dans de telles conditions. C’est très pointilleux et on suit donc les prémices d’une randonnée difficile comme celle-là, qui plus est assortie d’une énorme tempête. La première partie, sans presque aucun dialogue, est donc consacrée à cela et à l’ascension. Les paysages ont beau être magnifiques, on s’ennuie ferme. La partie sauvetage est du même acabit, très pragmatique et objective, mais longue et répétitive. Et on n’arrive pas à ressentir la tension de la situation, ni même les dangers potentiels à ce sauvetage en milieu hostile. Quant à la dernière partie, elle a la main lourde sur la psychologie de bazar résultant de la résolution cathartique des traumatismes de cette sauveteuse et du randonneur à qui elle a sauvé la vie. De plus, ces drames sont explicités de manière peu fine et très maladroite.

Vous l’aurez compris, on est donc très loin de la maestria d’un « Into the Wild » dans sa partie survie ou dans un genre très similaire de « Wild » de Jean-Marc Vallée avec Reese Witherspoon. Et Naomi Watts a beau être comme toujours impeccable, on ne rentre pas dans ce film. Un sujet comme celui-ci aurait peut-être été plus indiqué dans un format documentaire car cela ne tient pas la durée d’un long-métrage. On s’ennuie donc ferme pendant une heure et demie avec comme seul lots de consolation, le coté instructif du guide de survie en montagne, une bonne actrice investie et qui se donne corps et âme et quelques beaux plans sur les massifs enneigés du New Hampshire. C’est bien trop peu.

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