Faut-il voir dans cette histoire de double une démultiplication des Cronenberg ? Sans doute un peu, tant l'univers pourrait paraître proche, certaines obsessions, le goût pour le genre...
Infinity Pool repose sur une lente dégradation de l'âme humaine. Le film lui-même, dans sa forme, par ses décadrages, ses visions hallucinogènes (assez prévisibles, masques horribles qu'on sait, dès qu'on les voit qu'ils serviront) accompagne l'histoire dans sa dissolution.
Mais là où Possessor, le précédent film de BC, nous emmenait de corps en corps, ici nous sommes bloqués, incapable de partir, ni des lieux où l'on vit, ni de soi-même, (cf. la fin, inévitable). Il y a de toute évidence une sorte de transfère du réalisateur lui-même dans le personnage principal (un écrivain en manque d'inspiration) qui parait coincé dans sa propre fiction, stérile finalement.
Jamais Infinity Pool ne nous parlera réellement du monde qui nous entoure, c'est peut-être la grande différence avec DC qui fait presque toujours des films politiques. Son fils se retourne sur lui-même pour nous montrer si ce n'est une vacuité, une autopsie assez attendue de l'âme humaine.