Comme à mon habitude, squattant le canapé d'un copain je décide en sa compagnie de regarder ce qui m'avait semblé être un film délirant et teinté d'un petit humour noir : Inherent Vice.
Je ne connaissais alors P.T. Anderson que pour son récent Phantom Thread qui m'étais apparut comme excellent dans son propos et ce malgré ces longueurs.
Confiant, mon pote et moi-m partons pour 2h30 de film, et profitons de cette occasion pour ingérer quelques cachets.
Mais tout le problème est là : ce n'est pas un film de démonté comme on l'entendait.
Voyez, des films de ces dernières années comme Springbreaker ou Under the silver Lake, pour ne citer que ces deux là, sont magistral dans le fait qu'ils proposent une veritable seconde lecture au spectateur en plein trip, on pourrait parler de vrais films de drogué dont l'histoire se perd dans des détails parfois absurdes et offre des séquences orgasmiques tant les couleurs et la bande originale sont maîtrisées.
Et vous vous en doutez, on ne retrouve pas ces choses dans Inherent Vice. Le film qui se fait passer lui même pour le trip d'un détective privé entouré d'une ville entière plongé sous acides devient vite un enfer à visionner, à tel point qu'on finit indéniablement par perdre le fil. Trop de personnage peu marquant, un humour noir trop peu présent, et la bo n'arrange rien tant elle se fait discrète... La voix-off et le nombre extravagant d'intrigues (qui n'en sont en fait qu'une seule) rendent le tout indiscutablement confus par leur complexité. On n'arrive pas à profiter du film ne serait-ce que moment par moment.
Où si, c'est peut être le cas mais seulement de cours instantés : la scène de souvenir entre Doc et son ex sous la pluit, ou bien l'arrivée dans le bordel au début du film, de véritables leçons de réalisation que
nous donne Anderson. Côté scénario, on trouve derrière un nuage de confusion et de personnages transparents, une relation amoureuse originale entre le protagoniste et son ex et une relation des plus appréciables entre Doc et le flic Bigfoot. On pourra en tirer du rire et des pleures et en ce sens le film est très fort.
Malgré tout le but de cette critique n'est pas de descendre le métrage, il s'agit plutôt d'un avertissement que j'offre à qui veut l'entendre - ce film n'est pas ce qu'il croit être - Rarement bon dans la forme et trop confus dans le fond. Quelle seraient les conditions idéales pour mater un tel movie et l'apprécier ? Aucune idée, ses deux problèmes majeurs étant la longueur et la confusion.