Après ma déception suite au visionnage de Birdman, j'avais peur, après beaucoup de critiques mitigées, d'être déçu par le dernier long de Paul Thomas Anderson, réalisateur que j'admire grandement.

Après le caractère très dépressif de ses deux derniers longs précédant Inherent Vice (There will be blood & The Master), Paul Thomas Anderson avait l'air de revenir vers quelque chose de plus léger, décontracté et drôle. Drôle, le film l'est, assurément. Léger et décontracté, non. De part sa longueur, le film pèse, surtout avec son rythme lent laissant une grande place aux dialogues et autres longs plans cher à PTA. Mais après l'opacité relative de The Master, il est plaisant de retrouver le cinéaste américain aux commandes d'un film plus multiple. Mélangeant psychédélisme, polar, comédie et mélodrame le film réussit l'exploit d'équilibrer le tout sans laisser l'un prendre le pas sur l'autre. Chaque genre sert l'autre et ainsi les codes du polar, par exemple, servent grandement ceux de la comédie.

L'histoire policière est, d'ailleurs, extrêmement confuse et n'hésite pas à multiplier les pistes pour mieux nous perdre et au final nous laisser un peu au bord de la route. Mais tout cela est très logique vu que le film s'attache au point de vue du protagoniste, surnommé Doc et incarné à merveille par Joaquin Phoenix (qui est le meilleur acteur des années 2000 rappelons-le), sans jamais le quitter. Doc est un hippie, un drogué toujours "haut" et ayant difficilement une vue d'ensemble de la situation et dont l'objectif n'est que de retrouver son ancienne amante. Ce côté psychédélique flirt allègrement avec fantastique de part l'utilisation, subtile et géniale, de la voix-off et du personnage de Sortilege dont je ne dirai rien de plus pour ne pas vous spoiler.

La galerie de personnages, nombreux, est portée par un casting exceptionnel autant du côté masculin que féminin. Les actrices incarnant les deux personnages féminins pivots du film sont d'ailleurs relativement inconnues (enfin j'ai l'impression) et crèvent l'écran, littéralement. Sur des aspects plus techniques, le film s'en sort tout aussi bien. La photographie est sublime (pellicule d'ailleurs), la bande-sonore plonge directement dans l'ambiance fin 60s-début 70s et la réalisation, comme d'habitude chez PTA, est exceptionnelle.

Bref, Inherent Vice est un film magistral sur tous les points et sera probablement (enfin espérons que non !) mon film de l'année 2015.

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le 14 mars 2015

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Ordos

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