De quoi parle t-on dans ce putain de film? question déplacée que le réalisateur, à bien y penser, ne s’est probablement pas posé. J’étais tenté de proposer le visionnage à un ami comptable, dont l’instinct d’expertise algébrique aurait pu permettre une estimation de la multitude des thèmes abordés, mais voilà, ce film ne s’adresse pas aux comptables, ici on ne fait pas dans le carré. Reformulons plutot, avec une touche de politesse, pas de « putain », soyons confiant.
De quoi ce film parle t-il s’il vous plait monsieur? Eh bien disons là par exemple, là vois-tu, un Hippie, une sorte de piton de la fournaise va nu pied, et puis de ce coté Los Angeles made in 1970, d’ici de là des camés, Owen wilson aussi, un avocat de la mer, et puis des petits cul bien roulés, des couleurs bariolées, des conjonctions planétaires dans tous les sens, un dentiste, une chinoise qui colle des timbres, encore des camés, des foutus nazis, des battes de base ball, des sectes de hippies, des hippies sectaires, des hippies sans secte, un bateau, un vampire, des gros rigolos du FBI, Bigfoot, mais ça fait une histoire ça man? Une histoire? mais depuis quand diantre la nécessité d’une histoire définit elle le bon cinéma?
Aujourd’hui on parlera simplement de pauvres petits humains aux rêves trop grands, si grands qu’ils se seront perdus dedans. Oui, ce film est le témoignage d’une psyché qui fut et disparus, faisons simple: ce film demeure du génie à l’état pure, merci a monsieur Pynchon dont je viens d’apprendre l’existence pauvre ignorant que je fus.
En bref la trame du film est brumeuse, les routes goudronnées de LA à l’instar des poumons de notre héros se retrouvent une fois de plus théâtre d’une histoire rocambolesque et psychédélique. Il s’agit ici des tribulations d’un hédoniste utopique à la cervelle cosmique qui pour l’amour de son ex et prochaine se lance corps et âme dans une incompréhensible et laconique quête de vérités.
De la drogue de la drogue de la drogue! Oui mais pas que ou du mois tellement plus. Inhérent vice c’est un plongeon indigeste et hilarant au côté des compagnons de fortune du junkie que je nomme la paranoïa et l’absurde, la candeur et la déception, le manque et l’extase, dans ce sacré moment présent que notre amis frisoté perçoit, à l’image des seins de sa mère quand il avait 1 mois, comme l’essentiel. Moment présent qui grâce à Dieu ou Shiva ou je ne sais quoi, représente la seul dimension relativement compréhensible compte tenu du brouillard spatio-temporelle engendré par la drogue, l’ennemie des bébés.
En somme, comme dirait mon ami comptable, IV est un succulent moment de cinéma qui se trouve à quelques encablures du summer of love de 1967.
Vivement la conjonction de 2070, en attendant ouvrez vos chakras et souriez!