Cela faisait longtemps que je l'attendais, ce Inherent Vice. J'ai toujours adoré le cinéma de Paul Thomas Anderson : précis, beau, profond, qui avait toutefois fini par me décevoir à la sortie de the Master. Je n'avais pas réussi à retrouver l'homme qui m'avait fait vibrer avec There Will Be Blood, j'étais face à quelque chose d'incomplet, une oeuvre qui aurait pu être fabuleuse mais qui finissait pas s'essouffler.
C'est à peu de choses près ce que j'ai ressenti avec Inherent Vice. Paul Thomas Anderson nous plonge dans l'ambiance des 70', c'est psychédélique à souhait, l'intrigue un peu simplette au départ se densifie, gagne en ramifications, en devient dingue, incompréhensible. Il est en fait impossible de résumer en quelques mots ce qu'il se passe dans ces quelques 2 heures 20. J'ai essayé de comprendre, j'ai échoué et j'ai finalement accepté (et ce n'est pas si facile !) de me laisser porter par cette fable étrange, glauque, drôle et hermétique.
Une fois n'est pas coutume, Joaquin Phoenix transcende le film, le porte à lui tout seul. Il est une raison d'aller le voir, il est de tous les plans, et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.
Une ambiance lourde se dégage du film, parfois ravivée par un humour tranchant. Néanmoins, le film apparaît comme long. Trop de dialogues, un vide omniprésent par moment et surtout, une intrigue qui m'échappait totalement.
Deux choses à noter : Inherent Vice reste extrêmement bien soigné esthétiquement (on parle de PTA, un démon quand il s'agit de la photographie, on ne pouvait attendre moins de lui) et la bande originale est super sympa (allez hop, histoire de justifier : CAN-Vitamin C ).
Pour terminer, je suis sortie assez mitigée de ce visionnage. Je ne peut que le conseiller à n'importe quel connaisseur du cinéma d'Anderson, fan de Joaquin Phoenix et aux gens que l’hermétisme ne gène pas. Passé cela, Inherent Vice reste un film plaisant à regarder, beau, intéressant. Malheureusement, les éloges s'arrêteront là pour moi.