Inju d'fruit pour tuer l'temps siouplé
Je n'ai jamais aimé Barbet Schroeder. Que cela soit Mystère von Bulow ou le récent L'avocat de la terreur, rien dans sa filmographie ne me plait. Néanmoins, le thriller étant un genre que j'apprécie et le Japon étant un pays qui me fascine, je me suis décidé à tenter une fois encore de me confronter à la vision peu orthodoxe de ce réalisateur éclectique du paysage cinématographique mondial.
Inju, la bête dans l'ombre commence fort. Trop peut-être. Car la séquence montrée par Alex (Benoît Magimel, particulièrement inspiré dans ce métrage) à ses étudiants tend à nous laisser penser que le film sera d'une grande noirceur, tel qu'on aurait pu s'y attendre après pareille entrée en matière. Or, si c'est bien le cas, le film dont les thématiques abordées pouvaient explorer des horizons fort intéressants se perd dans un thriller plus classique, au goût prononcé pour le brouillage de pistes pas si brouillé (pour ma part, j'avais deviné quelle serait la révélation finale au bout de la 53ème minute, montre en main).
Là est tout le problème : l'ennui s'installe rapidement car ce qui aurait dû être prononcé n'est qu'effleuré. Le film reste cependant très absorbant, suffisamment nerveux et perturbant pour vous laisser hagard à la fin de la séance. Un film correct, plus agréable à suivre que les récents Schroeder.