Atypique réalisateur que Barbet Schroeder. Après le plus qu'estimable documentaire "L'Avocat de la terreur", il revient au thriller pour un résultat laissant perplexe. Si on peut être au départ séduit par les ruptures de ton plutôt intelligentes et nous plongeant alors dans un univers d'indécision et de malaise, la réussite est loin d'être au rendez-vous tant le cinéaste semble incapable de pouvoir maitriser le rythme de son récit, si bien qu'on a une forte tendance à s'ennuyer, d'autant que certaines scènes s'avèrent terriblement téléphonées et sans grande saveur. La fin est également très loin de la méga-surprise "espérée" tant on ne pouvait qu'avoir penser à cette éventualité.
Heureusement, et même si ces moments sont loin d'être assez nombreux, on ressent de véritables éclairs dans la mise en scène, ayant le mérite de filmer le Japon de manière assez originale et se complaisant rarement dans des considérations sans intérêt. Le pays devient alors un monde de théâtre, d'illusions, de cartes postales, mais toujours assumé de façon assez maligne. Enfin, une vraie beauté plastique se dégage, notamment dans la recherche des couleurs, à l'image du dénouement : décevant mais formellement probant. Quelques belles qualités, donc, n'excusant toutefois pas l'ennui souvent profond dans lequel nous sommes plongés, à l'image d'un scénario se contentant du minimum syndical alors qu'il avait tout pour être passionnant. Frustrant, pour ne pas dire autre chose.