Alex Fayard (Benoit Magimel), écrivain à succès, fait fureur au Japon, à tel point qu'il fait de l'ombre à un confrère nippon, l'énigmatique Shundei Oe, que personne n'a jamais vu. Alex s'envole pour ce beau pays dans le but de faire la promotion de son nouveau livre, et rencontre Tamao, une geiko, qui lui confie être harcelée par son ancien amant, qui ne serait autre que Shundei Oe, ce qui tombe plutôt bien. Alex décide de venir en aide à la jeune femme, et se retrouve plongé au cœur d'une enquête dangereuse. Entre ces deux spécialistes de la manipulation et des intrigues, un bras de fer endiablé commence ...


En fait non, le bras de fer se transforme vite en bataille de pouces plutôt assomante. La bande annonce avait pourtant de quoi laisser rêveur. Ultraviolence, sexe, et situations sordides, comme le dit fièrement Benoit Magimel, y pullulaient, et l'on pouvait espérer un thriller palpitant entrecoupé de scènes dérangeantes pour faire jaser les saintes-nitouches, et de scènes érotiques, pour faire gicler les moins farouches (le boutonneux à lunettes du fond).
Malheureusement, les quelques secondes de la bande annonce constituent à elles seules les rares secondes d'action disséminées dans tout le film (de plus, l'un des plans de la BA où un homme se fait attaquer par un chien a dû être coupée au montage entretemps). Parce que oui, on s'ennuie ferme dans Inju, et même Benoit Magimel n'a pas l'air d'y croire, tant il semble surjouer (lors des rares fois où il ne se contente pas de réciter son texte), au cours de cette enquête dont on devine assez vite l'aboutissement, à quelques détails près.
Oui, sexe il y a (Lika Minamoto attachée en petite tenue et en attitude de totale soumission. Enfin ça, logique, c'est une femme). Oui, situations sordides il y a (Benoit Magimel se faisant suçoter les doigts de pieds. Si si). Oui, ultraviolence, il y a (têtes coupées, portes qui claquent, ...). Mais pas vraiment plus que dans un autre film. On s'attend à quelque chose d'exceptionnel, et on se retrouve une fois de plus déçu par un film de qualité inférieure à ... sa propre bande-annonce.
La manipulation, pourtant thème central du film, est digne de Matthias de Secret Story 2 (qui a pourtant gagné 150 000€ ; Inju fera t'il de meilleures recettes ? Voilà la véritable intrigue). Petit plus cependant, la musique, qui bien que répétitive, colle plutôt bien à une atmosphère oppressante teintée de mystère. Mais comme il n'y a pas de suspense, on ne sait pas trop à quoi elle sert, en fait. Donc non, rien.

En définitive, pas de quoi sauver le film, condamné à la peine capitale, l'oubli. Inju, feu !
Valkyr
3
Écrit par

Créée

le 24 mai 2011

Critique lue 966 fois

1 j'aime

Valkyr

Écrit par

Critique lue 966 fois

1

D'autres avis sur Inju, la bête dans l'ombre

Inju, la bête dans l'ombre
BaNDiNi
5

Critique de Inju, la bête dans l'ombre par BaNDiNi

J'aime beaucoup Edogawa Rampo (ou Ranpo), écrivain japonais à la base de quelques scénarios de films que j'adore (Gemini, La Bête Aveugle...). Il a écrit beaucoup de polars un peu tordu comme le...

le 9 mars 2011

2 j'aime

Inju, la bête dans l'ombre
DanielOceanAndCo
3

Critique de Inju, la bête dans l'ombre par DanielOceanAndCo

Cette histoire d'une confrontation mortelle entre deux écrivains aurait pu être passionnante, malheureusement la réalisation tranquille-pépère de Barbet Schroeder est un véritable obstacle pour se...

le 27 nov. 2021

1 j'aime

Inju, la bête dans l'ombre
Caine78
4

Pas Injurieux d'être déçu

Atypique réalisateur que Barbet Schroeder. Après le plus qu'estimable documentaire "L'Avocat de la terreur", il revient au thriller pour un résultat laissant perplexe. Si on peut être au départ...

le 21 mars 2018

1 j'aime

Du même critique

Astérix & Obélix contre César
Valkyr
9

Césarbi'

Quand un réalisateur talentueux réunit le gotha du cinéma français de l'époque dans l'adaptation de la bande dessinée la plus connue de l'hexagone, ça ne peut que faire rêver, non ? Non mais c'est...

le 31 mai 2011

2 j'aime

3

Planète hurlante 2
Valkyr
2

Philip K. Dick doit s'en retourner dans sa tombe

Planète Hurlante premier du nom était l'adaptation d'une nouvelle de Philip K. Dick. La trame originale avait été plus ou moins respectée, les personnages s'en sortaient pas trop mal (surtout ce bon...

le 2 juin 2011

1 j'aime