Du genre de claque cinématographique dont seules les productions indépendantes ont le secret, Ink pose un nivers onirique, poétique, sombre, torturé, artistiquement recherché et travaillé, et à l'ambiance totalement envoûtante. Ce long-métrage à micro-budget (250 000 $) fonctionne comme un croisement entre l'atmosphère et le visuel de Richard Kelly (Donnie Darko, Southland Tales), les thèmes et jeux de réalisation d'Aronofsky (Pi, The Fountain), et un peu de Tarsem Singh (The Cell, The Fall) dans l'esthétique du fantastique, ainsi qu'une influence globale de David Lynch. Pour autant, Ink a son identité, et Jamin Winans met en scène une histoire surprenante et touchante, entre les rêves et les mondes. Les effets sont réussis, malgré une photo trop filtrée et surexposée et le latex du "monstre" qui font assez pauvres, mais cela contribue pleinement à cette ambiance si particulière, totalement magnifiée par la bande-son sublime et émouvante de Winans lui-même. Ink est beau et marquant, à la fois pour son visuel unique, mais aussi pour son intrigue bien tournée, et dévoile un réalisateur au potentiel certain.