Une expérience horrifique et hypnotique

Inland Empire est en quelque sorte le troisième volet d'une trilogie amorcée par Lynch (Lost Highway et Mulholland Drive). Les obsessions du réalisateur s'y retrouvent mais se complexifient. David Lynch nous plonge sciemment dans une vision malsaine, cauchemardesque, sensorielle et hypnotique. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l'univers lynchien, je leur conseille de démarrer par les deux oeuvres citées précedemment car Inland Empire n'est pas simple à comprendre pour le spectateur lambda. De toute façon, là n'est pas l'essentiel. Ce film n'est pas conventionnel, il ne cherche pas à être populaire. Il s'agit d'une réelle et longue expérience cinématographique horrifique. Certains ne peuvent l'apprécier, et je peux le comprendre, mais pour ma part, il est à la fois terrifiant et fascinant. Il faut absolument lâcher prise et aller jusqu'au bout de cette oeuvre. C'est comme si Lynch plongeait notre cerveau dans les méandres d'un inconscient féminin abîmé. Suivent des spoilers.
Inland Empire est sublime par sa monstruosité. Grâce à Lynch, j'ai appris à vaincre ma peur car oui, ce film est le plus effrayant que j'ai vu (deux scènes insoutenables avec le visage déformé de Laura Dern sur un fond sonore paralysant mes membres et le Fantôme, un "clown" au ralenti incarnant la peur). Je l'avais visionné une première fois et j'ai attendu six ans pour retenter l'expérience. Je ne suis pas déçue car comme Nikki, j'ai réussi à tuer le Fantôme. Une véritable catharsis. Inland Empire est peut-être l'un des films les plus sous-estimés des années 2000.
Merci David Lynch, tu es un génie. Ton Oeuvre est unique. Tu es le seul à pouvoir retranscrire mes peurs pour que je puisse enfin les affronter.