Longtemps stigmatisé comme une japoniaiserie en France, l'animation japonaise (ou japanime ou anime) est peu paraitre assez hermétique car très codifiée. Tout comme le manga, 2 genres quasi-indiscociables, dont elle s'inspire et qui l'inspire, l'anime est segmenté en cibles de marché qui va du jeune à l'ado (fille et et garçon) jeune adulte, adulte, adulte aimant le dessous des jeunes filles, etc. (un peu comme les séries américaines qui adressent le WASP, le noir de classe moyenne etc.)
Mais pas la peine de retenir tout ceci.
Donc revenons ici à Innocence, second volet du dyptique Ghost in the Shell.
Je prends le contrepied de parler d'Innocence au lieu de Ghots in the Shell car pour ce dernier hissé au rang des films cultes, on a tout écrit. En faire une suite était un réel défi.
Porté à l'écran par Mamoru Oshii (qui a commis également les excellents Tenshi no Tamago , Jin Rô, Blood: The Last Vampire ...) et adapté du manga de Masamune Shiro (manga que je n'ai pas aimé !), Innocence s'avère dès le départ comme un vrai pari.
Avant d'avoir vu le film, j'avais lu pas mal de critiques qui l'assassinaient : redite, plagiat et c'était assez pétri de préjugés que je suis rentré dans la salle de cinéma.
Force est de constater qu'elles n'étaient pas fondés. Le film est excellent.
Loin d'une redite du premier c'est en fait une variation sur le même thème.
Ghost in the Shell questionne la frontière de l'humanité mais abordés selon 2 angles différents
Dès le générique qui commence exactement comme le premier, si ce n'est qu'on s'aperçoit que ce n'est pas un humain que l'on voie mais un robot. Hommage au premier film, n'est pas un simple upgrade du premier mais une référence un mirroir : dans le 1er c'est un cyborg qui sort des cuves dans le second un gynoide (robot sexuel pour faire court)
Cette confrontation se retrouve tout du long : Puppet Master (le programme qui entre dans le ghost humain)/Gynoïde (la marionnette dans le second film)
Le thème du premier pose la question de la singularité de l'humanité chez les êtres mécanisés (jusqu'à aboutir à une extension/upgrade du darwinisme) alors que le second aborde la question différemment : qu'est-ce qui différencie l'homme de la marionnette ?
En posant égalment cette question de sa singularité mais avec un point de vue subtilement différent. Et toujours appuyé par un discours de rigueur.
Techniquement également c'est magnifique, même si parfois l'intégration de la 3D est un peu "tape à l'oeil"
Il était impossible d'égaler le premier ? A la fin cette question n'a plus d'importance. Le pari est réussi.