Une Vampire à Pittsburgh

L'échec retentissant de L'Embrouille est dans le sac (remake de Oscar avec Stallone) a quelque peu déprimé le grand John Landis qui décide de retourner vers le genre horrifique et, après le loup-garou, veut cette fois-ci s’attaquer au vampire. Le voici donc aux commandes de Innocent Blood, premier et unique scénario d’un sombre inconnu, où nous suivons une vampirette française à Pittsburgh obligée de s'allier à un flic pour éliminer un parrain de la pègre devenu lui aussi assoiffé de sang. Un pitch simple comme bonjour qui aurait pu donner un bon coup de fouet au genre, les créatures de la nuit modernes étant toujours en vogue au début des années 90.

Mais le réel souci, c'est que le réalisateur de Un Prince à New York ne sait jamais vraiment sur quel pied danser : film fantastique essayant de renouveler le mythe vampirique (la partie la plus intéressante du film, hélas expédiée en guise d'introduction), buddy movie nocturne, comédie décalée… Tous les genres sont disposés n’importe comment, créant de nombreuses ruptures de ton maladroites bien que parfois rigolotes, à l’instar des nombreux caméos peuplant le film allant de Dario Argento à Sam Raimi en passant par Tom Savini et Frank Oz. Outre un scénario bateau et quelques effets spéciaux aussi rares que réussis, c’est surtout face à une interprétation bas de gamme que le bât blesse…

Si Robert Loggia excelle en mafieux déjanté, Anne Parillaud et Anthony LaPaglia peinent à tenir le haut de l'affiche, la première étant clairement mal dirigée pour son premier passage Outre-Atlantique tandis que le second n’a pas encore le talent qu’on lui connaitra avec "FBI : Portés disparus". Piètre couple naissant et piètre duo d’investigateurs, ils n’arrivent tout simplement pas à crever l'écran et c’est bien dommage. En somme, à la fois classique et désordonné, Innocent Blood reste une petite rareté du genre, pas mémorable ni vraiment fendarde mais néanmoins sympathique qui s’avérera être un nouveau four au box-office, malheureusement une certaine marque de fabrique pour le réalisateur américain…