Nous tenons là une ambitieuse et très inventive production made in Landis, dans le plus pur esprit référentiel et parodique de son réalisateur. Innocent Blood s'ouvre sur une vamp iconique ( Anne Parillaud, fraîchement sortie du Nikita de Besson ) baignant le film de sa voix-off tendre et irréelle dans le même temps : élégante introduction d'un personnage sexy en diable, dont le charme sera l'arme la plus dévastatrice face à une redoutable horde de gangsters ( avec entre autres un Chazz Palminteri rayé de la liste dès le premier quart d'heure et un Robert Loggia impérial en psychopathe orageux )...
Si le film ne parvient pas à réellement transcender le genre ( film de vampires ) ni nos attentes initiales en la matière il se livre comme un divertissement populaire plus que louable, reprenant malgré tout bon nombre de motifs du mythe de la bête sanguinaire pour mieux les inscrire dans un contexte purement contemporain. On distingue ça et là quelques clins d'oeil et caméos plutôt sympathiques et significatifs ( Hitchcock, passage obligé dans le genre ; le tout petit rôle de brancardier joué par Dario Argento ) finissant de nous persuader que tout ceci n'est que pur ludisme et cinéma-philie... Plaisant voire assez jubilatoire dans ses moments les plus forts !