Louis Leterrier est un peu au cinéma ce que Olivier Megaton est au cinéma.

(frisson)

Je l’ai senti. Oui je l’ai senti dès la première minute. Ce film qui veut faire le petit malin avec un script écrit par un fanboy de douze ans. Ce film va me prendre pour un con.

Alors d’abord, un truc à dire histoire de mettre les points sur les I et les barres dans les Q (…) :

Louis, c’est pas de la magie tes conneries avec des immeubles disco luminescents, tes cartes coupeuses de crayon, tes bulles géantes et le ventre plat de Mélanie Laurent enceinte qui fait des cascades ; c’est de la purée numérique. Ça n’a rien d’enchanteur, et à part un ou deux consanguins des montagnes, ça ne trompe personne. Quand je pense que certains dont je tairai les noms conchient Le prestige de Nolan, autrement plus malin et enclin à nous faire accepter une part d’irréalisme donnant à son propos une dimension tragique plus substantielle que tout le foutoir bruyant de la daube ici présente. D’autant que Nolan fait preuve d’un savoir faire inversement proportionnel à l’inconstance formelle et thématique de cette chose.

Que vois je ? Puisque le titre pose une affirmation (Now you see me), je vais tout de même me permettre de l’ajuster. Je vois une invraisemblance générale insultante pour l’esprit critique ou imaginatif, un tas de cabotinage et de fausse confiance surjouée, une incapacité à filmer un décor intérieur sans faire de mouvement de rotation putassier ou en extérieur sans utiliser un hélicoptère —on croirait voir des inserts de série télé. Je vois des effets spécialement grossiers, des ficelles narratives éculées à sec avec des graviers. Je vois Caine se fourvoyer et cela n’a rien de magique. Je vois Ruffalo sans bouée de sauvetage. Je vois Freeman cachetonner librement. Je vois une française jouée par Mélanie Laurent —outrant !

Surtout je ne vois rien à sauver.

Le frangin Franco ? Vous voulez vraiment que j’y aille franco avec lui ?

J’ai passé près de deux heures à me faire prendre pour un con, on m’a servi une histoire de faux semblant et de magie illustrée avec une vulgarité dont je pensais qu’elle était réservée aux enfants sauvages découverts dans le bois après 15 années d’isolement dans le but de les impressionner. Regarde, boite avec images qui bougent dedans, ça magie.

« Ooooooohhhhh !! » s’exclamerait le sauvageon avec l’expression mêlant crainte, respect et fascination qu’un être primitif réserverait à l’apparition d’une divinité magique.

« Tu m’prends pour un connard ? » Ai je eu envie de m’écrier ici, sûrement non sans lâcher un ou deux postillons, étincelles d’un outrage brûlant que je ne pardonnerai jamais !
real_folk_blues

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