Louis Leterrier est un mec sympa comme le montre ses interviews – ce gars a commencé dans le milieu en apportant le café à Luc Besson, et après s’être fait la main sur les deux premiers volets du Transporteur et le pas désagréable Danny the Dog, il se détache complètement d’Europa Corp et part faire sa success story aux States : un reboot de Hulk, un Choc des Titans pas extra, et cette année, Insaisissables. Et pour le coup, je veux le nom de sa came. Ce sixième long-métrage du plus américain des réalisateurs français est un gros n’importe quoi.

Sérieusement, si je devais faire le Top 3 des twists finaux les plus improbables et plus ridicules de l’histoire du cinéma, il apparaîtrait dedans (avec The Secret – aussi réalisé par un français aux Etats-Unis, tiens, tiens…). Faut dire que j’ai été voir ce film en salles juste pour le casting. La bande-annonce m’avait plus répugné qu’autre chose, mais j’étais plutôt intrigué par des retours loin d’être si mauvais… mais franchement, pour trouver quelque chose d’agréable dans ce Insaisissables, faut bien chercher : s’enchaîne réalisation clipesque gerbante américanisée à la Luc Besson / MTV, sur fond d’une bande-originale et de musiques omniprésentes (y a pas une seule seconde sans cette musique de télé-réalité ou de show TV… c’est presque ça qu’on a l’impression de regarder), le scénario est dès le départ un peu tiré par les cheveux, mais quand ça commence à amener sur le premier plan ces histoires de secte égyptienne millénaire et d’Ordre Sacré des Magiciens ou je-ne-sais-quoi (ça m’a d’ailleurs fait penser à Arrested Development, et je me suis tordu de rire), on se dit c’est foutu. Le twist qui, je le répète, est un ratage complet (quand on veut se la jouer Fincher ou Shyamalan autant faut-il avoir des qualités de scénariste), c’est la cerise sur le gâteau.

Reparlons du casting : Jesse Eisenberg, acteur talentueux qui n’a visiblement pas compris qu’il avait tout pour devenir l’un des acteurs les plus en vue d’Hollywood après The Social Network est ici presque agaçant, Woody Harrelson, son pote de Zombieland est, quand on y pense, pas loin d’être un has been et joue le Woody Harrelson (grande gueule un peu con mais rigolo qui vanne tout le monde), Mark Ruffalo, dont la carrière renaît depuis Avengers mais qui n’a, rappelons-le, qu’un talent très limité, Dave Franco, que j’apprécie donc je vais pas en parler ici, Morgan Freeman & Michael Caine dans le rôle de Morgan Freeman & Michael Caine, Mélanie Laurent qui n’a rien à foutre ici, et les guests amusantes : ça va de José Garcia à Common, en passant par Michael Kelly et Isla Fisher… Enfin bref, on a un casting de stars plus ou moins bonnes qui défilent pendant deux heures, et c’est vraiment ça justement : un défilé. Aucun personnage n’a droit à un quelconque développement, c’est juste des marionnettes ou des jouets d’enfants qui font un peu tout et n’importe quoi dans ce spectacle proche du grand guignolesque, pour amener le final débile.

J’ai franchement du mal à trouver quelconque qualité : y a un ou deux plans réussis, dont la course-poursuite après le deuxième spectacle où on peut voir un jolie petit plan-séquence même si le mec ne sait pas tenir une caméra, on s’ennuie pas trop pendant ces 2h non plus, qui passent assez vite (on passe la moitié du temps à soupirer de tristesse devant les retournements de situation ridicules ou les réactions du FBI / du public / des médias carrément irréalistes que ça en devient presque parodique). Je sais pas à quoi a pensé Leterrier en faisant son film, mais c’est clairement une bonne daube. Ça part dans tous les sens, on ne comprend pas pourquoi ceci est le but de cela, et on se retrouve devant une espèce de show télévisé raté, un spectacle de magiciens qui a du budget mais pas beaucoup de talent. Dommage.
Vivienn
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le 31 juil. 2013

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Vivienn

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