Dans le genre série B bancale mais attachante, Insanitarium est un cru intéressant qui a attiré mon attention. Nanti d’un pitch ayant du potentiel (et flattant la mémoire avec le bon The Incident), Insanitarium continue de perpétuer la tradition bisseuse qui veut que les asiles soient toujours les antichambres de l’enfer…
Insanitarium est un film vraiment sympathique. Pour le coup, même si il s’agit d’une série B putassière, gore et pétrie de clichés ou de facilités, je lui porte maintenant une certaine affection, son envie de faire dans l’horreur glauque finissant par payer. Certes, il faut d’abord se taper une introduction longue. Pendant quarante minutes, je m’endormais presque, je me demandais quand ça allait finir, bref il était parti pour la catégorie navet. Il faut attendre que le héros soit admis en soins, qu’il prenne contact avec sa sœur, qu’il observe le monde des malades, qu’on se tape des critiques du personnel soignant (un garde passe son temps à violer une patiente), et qu’on ait quelques illustrations bateau de la démence (la cure aux chocs électriques « Vous ne trouvez pas que ça sent le brûlé ? », les patients qui hurlent à la mort…). Mais quand on commence à voir les effets généralisés d’un médicament expérimental sur la plus grande partie des occupants de l’hôpital, le film commence enfin à décoller. En fait, il faut attendre la séquence où la sœur du héros se prépare à recevoir le fameux médoc pas bon pour que tout se déclenche enfin. Et là, avec une scène aussi gore que malsaine (un simple arrachage de bras, mais parfaitement géré et suffisamment malsain pour convaincre), tout commence à se déclencher. Alors que notre héros déclenche les alarmes pour sortir, tous les patients, devenus des fous cannibales avec le traitement, se mettent tout simplement en quête des survivants en mode zombie. Le film vire alors sur le survival gore attachant, qui ne laisse pas une seconde de répit et qui ne s’accorde jamais un temps mort jusqu’à la fin. Cette partie-là, donnant largement dans le gore, fait l’essentiel du capital sympathie du film (on en oublierait presque certains clichés du genre, comme par exemple tous les personnages gentils sont indemnes au début de leur périple dans l’asile livré à la folie). La fin expédiée ne satisfera pas vraiment le public, mais la partie bouchère de ce petit plaisir est bien menée, évitant de faire trop parler nos personnages (ils auront toutefois le temps de sortir une connerie ou deux) pour tailler dans la chair des cannibales. Une petite surprise, qui ne va toutefois pas plus loin dans le domaine de l’horreur, mais qui se révèle suffisamment attachante pour passer une soirée bis agréable.