De l'autre côté du miroir
Arrivé tout droit de Colombie sans tambour ni trompette, ce thriller coproduit en Espagne, second long métrage du réalisateur Andrés Baiz, s'annonçait comme un sympathique petit film d'angoisse comme nos amis latins savent si bien les faire. Malheureusement, trahi par une bande annonce trop révélatrice et par une construction bancale, le film restera au stade de bonne idée ayant mal tourné.
La première partie est pourtant assez prometteuse. Le spectateur assiste au début d'une relation entre Adrian, jeune chef d'orchestre venant de se faire quitter, et Fabiana, serveuse ravie de sauter sur l'occasion. L'ambiance monte doucement, alors que celle ci se sent observée dans la maison trop grande du jeune homme, et en vient à craindre la présence de fantômes. Et puis, intervient le twist que tout le monde attendait (tout ceux ayant vu la bande annonce, du moins). C'est là le problème d'Inside, qui bascule trop violemment entre deux histoires opposées.
Le concept aurait pourtant pu être réussi, jouant sur la claustrophobie, mais aussi sur le voyeurisme présent dans chacun de nous. Au lieu de cela, on se retrouve face à une sombre histoire de jalousie tournant mal, qui dérape complètement dans la dernière demie heure. Les réactions des deux femmes oscillent entre l'incompréhensible et le pathétique, et lorsque vient se greffer en plus une enquête franchement faiblarde, l'intérêt du film retombe comme un vulgaire soufflé.
Dommage, car malgré tout quelques scènes font ressortir tout le potentiel d'un scénario qui aurait pu donner un film anxiogène à souhait. Les jeux de miroir, en particulier, sont très réussis, et la mise en scène sait se faire discrète et intelligente. Mais la sauce ne prend pas. Trahi par sa bande annonce, Inside ne dépasse pas le statut d'espoir déçu...