C'est un casting assez improbable et plutôt réjouissant qu'on retrouve dans cette sorte de "road trip" version Coen, mettant toujours plus en avant un travail non négligeable sur les personnages secondaires (notamment Roland Turner, interprété par John Goodman, hilarant au possible).
Cependant, le style Coen semble apporter à Inside Llewyn Davis une sorte d'irrégularité temporelle, qu'on pourrait soit associer à un choix artistique pour accompagner le caractère divergent du personnage, soit à un manque de temps pour raconter une histoire
initialement simple, mais qui ensuite tend à se perdre dans les lacunes de l'esprit de l'indépendant, induisant une cascade de revers de la société, dont Davis a épuisé les ressources.
La déstructure temporelle mise de côté, on retrouve pour le bonheur de nos yeux des plans travaillés à la fois visuellement, mais également symboliquement, notamment grâce à une illustration quasi omniprésente de la notion de contraste (par la lumière, les habits,
la prise de vue...) et un soucis du détail épatant sur les mimiques des personnages.
Enfin, cette épopée insolite est enveloppée et rythmée d'un registre musical de haute qualité, en phase avec le musicien rebelle.
C'est au final une belle mélancolie qu'illustrent les frères Coen dans Inside Llewyn Davis, appuyée sur des personnages variés et unique, mais dégradée par un logique narrative pas toujours rigoureuse.

Tedee
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le 9 oct. 2016

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