Enfin une comédie musicale cohérente dans son utilisation de séquences musicales !
En effet elles sont ici vraiment utilisées pour ce qu'elles devraient être :
un univers onirique, un échappatoire à la réalité, et alors que dans tant d'autres
comédies musicales elles ne semblaient pas très justifiées, dans Dancer In The Dark, l'affreuse et cruelle vie de Selma justifie la consolation dans un tel inconscient.
Alors pourquoi une note si moyenne ?
Tout simplement parce que le film est bon, mais pas divertissant, il est bon dans l'intelligence de ses choix de réalisation, de mise en scène (contraste fort entre les séquences conscientes, au teint affreusement grisâtre, aux angles/plans complètement instables et sans raccords, au silence absolu et au traitement audio misérable, et les séquences inconscientes, colorées, montées et tournées de façon grandiose, dignes d'un véritable clip vidéo) mais survivre à plus de deux heures à cette dépression ambulante demande un véritable effort (ou être fan de Lars Von Trier) pour le spectateur.
Heureusement que la voix de Björk est là pour nous faire sourire, en oubliant la signification si mélancolique des paroles.
Au final, Dancer In The Dark est une vraie bonne comédie musicale, introduisant intelligemment les séquences de spectacle en fonction de l'état mental de Selma, qui peu également être vu comme un genre de conte contemporain racontant l'histoire d'une femme et de son combat pour la vertue, et plus précisément son obstination à placer son bonheur dans celui des autres (comportement qui a d'ailleurs un réel impact sur son cercle d'amis) mais qu'on ne peut au final réellement apprécier, et qu'on finira bien vite par oublier pour ne pas avoir à subir à nouveau une telle souffrance visuelle, car comme dit précédemment, bien que les choix de réalisation dans les séquences conscientes (trop nombreuses) soient justifiés, ce n'est tout simplement pas regardable.