Corée Confidential

Sang-Goo est à la tête d’un gang frayant dans les hautes sphères de Séoul, où se côtoient hommes politiques, patrons et journalistes stars. Seung-Woo, ancien flic devenu procureur, enquête justement sur les affaires d'un politicien, ce qui va l’amener à croiser la route de Sang-Goo au moment où celui-ci a tout perdu.

Avec 40 minutes de moins dans sa version cinéma, il est évident qu’Inside Men peut faire peur. Néanmoins, la version courte est largement suffisante en elle-même pour comprendre et apprécier le film, à sa juste valeur.

Inside Men traite de beaucoup de sujets, dont la corruption des politiciens, des médias et des banques (qui alimentent l’idée d’une société coréenne corrompue), qui n’hésitent pas à œuvrer avec des gangs. Mais le film traite de ces sujets en mélangeant légèreté (et ainsi un humour –parfois cynique- très bien foutu et qui fait tout le temps mouche), violence et réalisme. Ainsi, l’histoire critique habilement le système coréen tout en proposant un affrontement entre divers personnages dans une lutte idéologique, opposant entre autres justice et vengeance. Même si certains points scénaristiques se devinent aisément, le film reste dans un suspens établi dès le début, et on ne s’ennuie pas le moindre du monde (en même temps 40 minutes en moins, vaut mieux pas). Certes, la relation entre les deux personnages principaux devient vraiment trop vite de l’amitié (et c’est notamment à cause de la version courte), mais ça n’empêche pas le film de perdre de sa valeur.

En plus, la réalisation est sacrément bonne ! Fichtre, les scènes d’action sont superbement bien réalisées (avec de l’humour entre deux/trois coups de poing qui ne dérange pas du tout). Ce qu’il y a de génial avec la mise en scène, c’est que ce qu’on croit voir à la caméra est en réalité tout autre chose ; du coup, le réalisateur se régale en nous proposant des séquences avec des mouvements cachés (en jouant sur l’éclairage par exemple) de manière à ce que l’on ne voit pas ce qui se passe véritablement, et de ce fait nous surprend (et ce qui donne parfois un bel aspect décontracté au film). La mise en scène est très belle, les décors le sont tout autant… Woo Min-ho a vraiment réalisé un très bon film.

L’histoire nous perd un peu dans ses débuts (pour moi les trente premières minutes), alternant passé et présent, et nous présentent un tas de personnages sans que l’on sache qui est qui, et quel nom correspond à qui. C’est un peu dur à suivre, mais lorsqu’on commence à comprendre, tout devient clair, et on rentre totalement dans le film. Aucun des personnages n’est véritablement stéréotypé, le film ne tombe ni dans la banalité ni dans la formalité, ce qui fait qu’ils sont tous intéressants. Cependant, certains personnages ne brillent pas par leur intelligence, alors qu’ils devraient l’être dans leur métier. L’histoire est réussie, et réserve quelques twists bien placés.

Du côté des acteurs, il n’y a pas grande chose à redire. On a affaire à un casting trois étoiles, avec la star coréenne Lee Byung-hun qui joue un gangster ‘raffiné’, loin du grand bêta badass que l’on a l’habitude de voir dans les chefs de gangs, Cho Seung-woo le procureur aspirant à un monde meilleur sans corruption et fondé sur la justice, et bien d’autres… Lee Byung-hun est tellement charismatique qu’il tient à lui seul le film, et ce dès sa première apparition.

Inside Men mélange habilement les styles ; les dialogues sont bien construits, et les personnages sont bien écrits. Inside Men est très bien foutu dans sa réalisation, dans sa bande originale qui sert à merveille le film. Certes, il n’est pas parfait, et possède quelques défauts dommageables, mais rien d’assez énorme pour gâcher le métrage. Décidément, les coréens sont très forts dans ce genre de films.

La salle était à fond dans le film, réagissait à chaque twist, c'était très plaisant à voir.