L'un des meilleurs films d'horreur de cette décennie, grâce à sa mise-en-scène originale.
Le réalisateur du premier "Saw" renoue avec le genre de l'horreur et nous offre l'un des meilleurs films d'horreur de cette décennie, grâce à sa mise-en-scène originale visant à nous déstabiliser face aux codes habituels du genre, mais aussi grâce à une ambiance purement terrifiante et techniquement maîtrisée qui rend le film aussi troublant que les phénomènes rencontrés par les personnages du film.
Le réalisateur du premier "Saw" renoue avec le genre de l'horreur et nous offre l'un des meilleurs films d'horreur de cette décennie. Pas de gore, pas d'effets slanglants, "Insidious" est un pur produit de terreur qui fonctionne uniquement grâce à sa mise-en-scène de génie et son ambiance on-ne-peut-plus flippante. Le récit a beau partir de bases connues du cinéma d'horreur comme le principe de la famille venant vivre dans une maison hantée façon "Poltergeist", le scénariste Leigh Whannell fait pourtant tout pour se tenir à l'écart des clichés les plus flagrants et répétitifs du genre. Et pour cause, il a écrit l'entièreté du scénario en ayant une liste de clichés à éviter à portée de main.
"Insidious" est bien plus qu'un simple film de maison hantée, d'esprits maléfiques et de possession. Déjà, le principe du 'voyage astral', ce voyage dans une sorte de monde de l'au-delà, est déjà assez novateur comme entrée en la matière. L'excellence de la mise-en-scène de James Wan n'est pas due à un habile usage des codes habituels des films du genre. Au contraire, sa subtilité est justement de nous tenir à l'écart de l'horreur telle qu'on la connaît et de nous propulser dans un univers où le spectateur se retrouve démuni de ses références et perdu dans une ambiance qui le met constamment mal à l'aise. "Insidious" réussit par ailleurs à graver quelques images troublantes dans nos têtes, quitte à nous hanter pendant longtemps.
Bien évidemment, tout ce travail de déstabilisation très réfléchi n'est pas entièrement nouveau, car il passe obligatoirement par des effets 'classiques' du genre, comme l'usage d'une photographie froide, d'effets sonores inquiétants qui bondissent aux bons moments, ainsi que d'un montage efficace qui s'emballe pendants les séquences de terreur. La musique de Joseph Bishara, dépourvue de tout thème musical reconnaissable et uniquement constituée de sons de cordes disharmonieux et inquiétants, se montre extrêmement efficace et contribue énormément à créer cette ambiance terrifiante pendant toute la durée du film. James Wan nous démontre avec "Insidious" que l'horreur la plus efficace est celle qui est présente dès la première seconde jusqu'à la fin du générique, et qu'une ambiance de film d'horreur n'est pas un élément qu'il faut chercher à rendre plus 'agréable' ou 'esthétique'.
En ces années où l'horreur au cinéma peine à trouver son juste ton, James Wan s'impose comme le réalisateur du moment et offre, avec "Insidious", de nouvelles perspectives au genre. "Insidious" n'est ni "Paranormal Activity" ni "Poltergeist". Il est une combinaison habile des deux, agrémentée d'éléments nouveaux, comme cette séquence finale qui nous propulse dans une sorte d'enfer alternatif, en l'occurrence ce 'monde de l'au-delà'. La force du film est également de multiplier les scènes de terreur et de varier les apparitions d'esprits en tout genre, sans pour autant exagérer, le tout agrémenté de quelques images étranges et déstabilisantes, comme cette apparition du démon derrière le visage de Josh, cette vieille femme au voile noir sortie d'une autre époque ou encore ce masque à gaz plutôt inquiétant. Quitte à faire un film d'épouvante, autant ne pas lésiner sur les moyens ; James Wan a parfaitement bien assimilé le principe.
Produit par Oren Peli, réalisateur de "Paranormal Activity", avec un faible budget d'un million et demi de dollars et seulement 3 semaines de tournage, James Wan et son scénariste nous prouvent qu'il ne faut pas nécessairement plus pour faire un bon film d'horreur. Patrick Wilson et Rose Byrne se montrent à la hauteur de leurs personnages et apportent de l'ampleur à cette petite famille persécutée par tous ces événements paranormaux, de même que l'équipe 'd'intervention' qui vient porter main forte est assez bien intégrée dans l'histoire.
Les détracteurs d' "Insidious" on souvent du mal à exprimer la raison pour laquelle ils n'aiment pas le film, à moins que celui-ci n'est pas du genre à leur faire peur. En soi, le scénario n'est pas mauvais, la caractérisation des personnages est assez riche et l'horreur est efficace. Le seul élément rebutant du film, c'est justement son ambiance inquiétante et ce monde de l'au-delà. L'explication de cet univers paraîtra farfelue aux uns, mais c'est surtout le côté insolite de cet univers, où au fond tout et n'importe quoi peut arriver n'importe quand, qui risquera de déranger les autres. En effet, le spectateur qui n'aime pas se tenir à l'écart des codes du genre et de ses références n'appréciera pas forcément d'être déstabilisé dans ce film. Et pourtant, c'est justement l'inconnu, l'inattendu et les éléments 'hors-norme' qui créent cette inquiétude et cette terreur à l'origine de l'horreur, et plus particulièrement de l'épouvante, cet état d'esprit incontrôlable qui augmente l'intensité de notre respiration et nous fait frémir de la tête aux pieds. "Insidious" en est un parfait exemple, avec son histoire d'un petit garçon innocent partant à la découverte de l'inconnu dans ce monde de l'au-delà, ne sachant pas que quelque chose se trouve tapie dans l'ombre.
"Insidious" est de loin l'un des meilleurs films d'horreur de cette décenie, grâce à sa mise-en-scène visant à nous déstabiliser face aux codes habituels du genre. Le film nous propulse dans un univers absolument terrifant grâce à son ambiance visuelle et sonore parfaitement maîtrisée et à son suspense haletant. La fin ouverte du film nous coupe tout sentiment de sécurité et nous laisse préoccupés quant à la suite des événements. Après "Saw", James Wan nous prouve que l'horreur est un genre qu'il maîtrise et qu'il porte à l'excellence. Un réalisateur à suivre...