Dark Maul est dans la place !
James Wan, connu pour sa saga Saw, n'aura jamais brillé de nouveau, réalisant successivement deux films abyssaux, Dead Silence et Death Sentence, et c'est donc sans grandes espérances qu'était attendu cet Insidious. Et autant vous le dire tout de suite, c'était à raison...
Josh (Patrick Wilson), son épouse Renai (Rose Byrne) et leurs trois enfants vivent depuis peu dans leur nouvelle maison lorsque l'aîné tombe dans un coma inexpliqué. Étrangement, une succession de phénomènes paranormaux débute peu après. Un médium leur révèle alors que l'âme de leur fils se trouve quelque part entre la vie et la mort, dans la dimension astrale, et que les manifestations sont l'oeuvre de forces maléfiques voulant s'emparer de son enveloppe corporelle. Pour le sauver, Josh va devoir lui aussi quitter son corps et s'aventurer dans l'au-delà...
Un film gentillet, voilà la première chose à laquelle me fait penser Insidious. Ça décolle en suivant les traces laissées par Paranormal Activity, puis ensuite ça part dans le trip voyage astral, ce qui à la base, changeait la forme, mais pour ce qui est du fond, il reste le même, nous fournir 1h30 de train fantôme conduit par un esprit démoniaque.
Après Devil et L'Empire des Ombres sortis récemment, Insidious fait encore plus figure de plat réchauffé, voire même de boite lyophilisée façon Bolino, tant les effets qui nous sont servis sont justement, sans effet. On ne pourra pas nier que l'on aura par moment quelques sursauts, mais pas de quoi en faire un nouvel Exorciste ou Poltergeist. Mais ce qui manque réellement à Insidious c'est une véritable trame, car celle qui nous est présentée n'est qu'une vague excuse à une débauche de situations tentant de nous faire bondir de notre fauteuil, et étant donné que ça ne marche pas, ou peu, rien ne nous tient particulièrement en haleine. Pire encore, la première partie s'avère laborieuse, se contentant de nous présenter les différents protagonistes, tous clichés et sans intérêt, ce qui aura évidemment pour conséquence de nous prévenir sur le niveau du reste de l'oeuvre.
Bref, Insidious est une production assez décevante, mais pas pire que le niveau actuel des films à sensations en provenance des States. Le réalisateur, James Wan, nous montre bien par ci par là qu'il a encore quelques vagues moments d'inspiration, mais l'on est loin de l'heure de gloire qu'il a connu avec le premier Saw, et bien plus proches de ses deux autres navets (Dead Silence et Death Sentence), venant confirmer l'adage « on ne dit jamais deux sans trois ». D'ailleurs, trait de caractère oblige, la fin se conclue sur un twist qui renvoie directement à Saw, comme si l'auteur voulait par cet acte imposer sa marque de fabrique.
Parmi les acteurs on se rappellera surtout de Rose Byrne qui semble être la seule à vouloir s'investir, à l'inverse de Patrick Wilson qui lui parait complètement éteint durant tout le film (c'était bien la peine d'avoir un second Cole Hauser, surtout pour ce résultat...), ainsi que Lin Shaye, tentant d'imposer un sérieux qui en devient souvent risible.
Pour conclure, les amateurs de tronches démoniaques (grimées façon Dark Maul) qui surgissent de nulle part et autres effets sonores lugubres auront de quoi patienter en attendant un nouvel opus de Paranormal Activity. Les autres risquent quant à eux de copieusement s'ennuyer, et ce même malgré quelques scènes relativement sympathiques.
Mention spéciale pour Rose Byrne, qui réussi à elle seule à augmenter l'implication du spectateur, et ce grâce à un jeu crédible. Espérons donc qu'à l'avenir l'on puisse la revoir dans des rôles plus intéressants, à l'image de celui de Cassie qu'elle tenait dans Sunshine.