J'avais passé un plutôt bon moment devant les deux premiers chapitres ; voyant que Leigh restait aux commandes du scénario de ce troisième volet, le départ de Wan ne me paraissait pas trop risqué : au pire la mise en scène serait un peu maladroite.


Et en effet la mise en scène est parfois un peu maladroite, on le sent dès le début du film avec ce champ et contre-champs chez Elise entre la médium et Quinn (faux raccords, surdécoupage). En ce qui concerne les scènes d'épouvante, Leigh ne s'en tire pas trop mal mais a tendance à placer un peu trop de jumpscare ; ne vous méprenez pas, je n'ai rien contre le jumpscare, pour moi c'est une technique amusante qui consiste à faire sursauter le spectateur, technique qui ne remplace pas une ambiance mais qui, dans le meilleur des cas l'accompagne, un peu comme une cerise sur un gâteau (la cerise n'est pas nécessaire, c'est juste un petit plus) ; maintenant, est-il nécessaire d'avoir une cerise sur chaque gâteau consommé ? Je ne crois pas ! Et c'est bien là le problème : Leigh parvient à installer quelques ambiances sympathiques et gâche un peu ce travail avec un jumpscare bien bruyant. Je regrette aussi que le réalisateur ait tant cédé aux effets numériques (de mauvaise qualité en plus) là où des effets oldschool aurait bien été possible. Enfin, il faut bien le dire, même s'il y a quelques scènes sympathiques, elles sont rares, le jeune réalisateur a énormément de mal à instaurer un climat de terreur, il va trop vite ou bien tourne en rond.


En même temps, il n'est pas aidé par son propre scénario puisqu'il ne se passe pas grand chose dedans ! Ce qui surprend le plus, c'est que l'histoire n'a que très peu de liens avec les deux autres chapitres, et que ça ressemble donc plus à un spin off tournant autour d'Elise. Les personnages sont insipides, manquent d'une caractérisation efficace mais aussi d'une histoire ; la narration fait du surplace, l'auteur tourne autour du pot longtemps (Elise qui se refuse d'aider Quinn, alors qu'on sait qu'elle finira par le faire : il aurait fallu dresser de véritables conflits et faire ressentir une victoire sur sa peur afin que tout ce temps ne paraisse pas vain). Le concept paranormal paraît ici nettement moins crédible parce que pas assez défini comme c'était le cas dans les deux volets précédents ; on a l'impression que tout est possible dans ce monde des esprits, surtout au niveau des apparitions dans la réalité.


Bref, "Insidious : Chapter 3" est assez décevant : une histoire très faible et une mise en scène qui manque ce maîtrise même si c'est loin d'être la pire chose qu'on puisse voir (au moins il n'y a pas d'effets de style agaçants à part les jumpscares).

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 4 oct. 2015

Critique lue 1.3K fois

13 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

13

D'autres avis sur Insidious : Chapitre 3

Insidious : Chapitre 3
easy2fly
2

La vérité se trouve au fond du couloir, à gauche en sortant de l'ascenseur....

Insidious était une sympathique surprise, rien de bien original, mais il remplissait le cahier des charges, en offrant quelques frissons. L'histoire aurait dû en rester là, mais face au succès...

le 11 juil. 2015

15 j'aime

1

Insidious : Chapitre 3
Fatpooper
4

L'homme qui ne peut pas respirer

J'avais passé un plutôt bon moment devant les deux premiers chapitres ; voyant que Leigh restait aux commandes du scénario de ce troisième volet, le départ de Wan ne me paraissait pas trop risqué :...

le 4 oct. 2015

13 j'aime

Insidious : Chapitre 3
Behind_the_Mask
4

Nouveau drame de la maltraitance : Deux victimes

Ouais, j'aime bien les titres à sensation. Le poids des mots, le choc des photos, tout ça... Ca me fascine. Au vu de la note, vous vous dîtes qu'au moins une des victimes est connue, qu'il s'agit du...

le 23 juil. 2015

11 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55