Claude Zidi s'est imposé tout le long de sa carrière comme un roi de la comédie française, le genre dont les rediffusions de films se cumulent chaque année sur le paf. Souvent les mêmes d'ailleurs, à l'image des Sous doués et de sa sinistre suite (1980-82), du premier film live-action Astérix (1999), des Ripoux (1984-2003) et bien évidemment d'Inspecteur la Bavure. Après avoir fait de lui un potentiel acheteur d'appartement dans Le grand bazar (1973) et le fils de Louis de Funès dans L'aile ou la cuisse (1976), Claude Zidi propose le rôle principal du film à Coluche.


Le réalisateur avait d'ailleurs à peine sorti Les sous-doués qu'il était déjà en train de préparer ce film, engendrant ainsi plus de 7 millions d'entrées sur la seule année 1980. La vitesse de production du second film se ressent par le retour de plusieurs acteurs du précédent : Feodor Atkine en photographe, Dominique Hulin en flic bourrin, Hubert Deschamps en coéquipier de Coluche, Gaëtan Bloom en clochard ou encore Patrick Zard et Patrick Laurent en copains du héros. Des têtes familières auxquelles se rajoutent d'autres dans un casting rempli d'acteurs déjà bien installés et d'autres qui deviendront des meubles à l'avenir. A l'image de Gérard Depardieu, Marthe Villalonga, Dominique Lavanant, Julien Guiomar, Philippe Khorsand ou Martin Lamotte. Une distribution qui fait beaucoup dans le charme d'Inspecteur la Bavure et amène leur lot de scènes cocasses.


Si le personnage de Coluche est aussi naïf que gaffeur (Depardieu n'aura pas besoin de grand chose pour l'amener où il veut), il subit aussi beaucoup de choses. A l'image de la voiture délogée, du passage à tabac en guise de bienvenue ou du bizutage tout aussi évident avec une reconstitution en présence d'un violeur (Khorsand en fureur) et où Coluche doit jouer la victime. Ce n'est qu'à la fin que le personnage devient un véritable héros, dézinguant l'image donnée dès le titre dans un pur élan improbable de film d'action. Le père est devenu un héros post-thume, ce ne sera pas le cas du fils.


Si le film ne manque pas de gags en tous genres (la filature avec le mannequin est un grand moment de rigolade), Zidi s'amuse également de l'actualité avec un ennemi public numéro 1 passant par la chirurgie esthétique pour être incognito. S'il n'est pas passé par le bistouri, Jacques Mesrine est bien l'inspiration principale du personnage Roger Morzini. Ce qui se ressent jusque dans le look de Depardieu en début de film et le film est d'ailleurs sorti un peu plus d'un an après la mort du gangster. La parodie date aussi bien le film qu'elle ne permet de s'amuser d'une époque révolue. D'autant que le portrait fait du méchant principal du film n'est pas toujours très flatteur.


Inspecteur la Bavure est une de ces comédies qui repassent chaque année et que l'on ne regarde pas à chaque rediffusion au risque de se lasser. Néanmoins, on revient vers elle en temps voulu avec plaisir. Comme bons nombres de films de Claude Zidi en fin de compte.

Borat8
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le 5 janv. 2022

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