Vil requin
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Jaume Collet-Serra abandonne momentanément ses réalisations de films d’action pour Liam Neeson (Night Run, Non-Stop, Sans identité bientôt The Commuter tous meilleurs que les suites de Taken) pour ce thriller high-concept qui met aux prises la lumineuse Blake Lively en mode survival avec un Grand Blanc vorace. Dénué de prétention et très efficace, Instinct de survie, film de Sharksploitation tendu comme la combinaison de son héroïne, est un prototype parfait de série B qui utilise au mieux les ressources du cadre limité qu’elle impose à l’action, exploitant au maximum le suspense de son intrigue très simple : une jeune surfeuse américaine, Nancy (Blake Lively) se retrouve piégée à quelques mètres de la plage sur un minuscule récif d’une crique isolée au Mexique par un grand requin blanc. Mordue à la jambe par le squale elle va devoir trouver le moyen de regagner le sable avant que son abri de fortune ne soit submergé à marée haute. Le réalisateur Jaume Collet-Serra et son scénariste Anthony Jaswinski utilisent des incrustations de photos, de SMS et de Facetime issues de son téléphone portable pour évoquer le vécu du personnage et les motivations qui l’ont amenées jusqu’à cette plage avant que ne s’enclenche la mécanique implacable du survival.
Un peu à l’instar de Gravity, dans une version plus fun, l’épreuve sert à Nancy pour exorciser un traumatisme personnel que le requin va matérialiser. Mais passé l’introduction, ils ne laissent pas ces «motivations» entraver le rythme du thriller ultra-efficace relançant sans cesse l’action de ce huis-clos à ciel ouvert, multipliant les obstacles : corail coupants, méduses, sutures artisanales d’une mauvaise plaie (la scène ouch du film). jusqu’à une confrontation finale « over the top » mais jouissive. Pour alléger la tension ils dotent Nancy d’un compagnon sous la forme d’un oiseau « Steven » Seagull (seagull signifie mouette en anglais) qui fonctionne un peu comme Wilson le ballon de volley du Seul au monde de Zemeckis. Sur la base de son physique de surfer-girl ultime et sa photogénie incroyable on pourrait sous-estimer le talent de comédienne de Blake Lively. Elle tient pourtant à bout de bras ce qui est avant tout un « one woman show » avec une aisance et un naturel confondants. Physiquement convaincante elle compose une héroïne badass et pleine de ressources.
Comme souvent avec les requins de cinéma, le squale est plus effrayant quand nous ne le voyons pas, ou quand nous l’apercevons fugacement. Mais Jaume Collet-Serra a un fantastique sens du timing au point que, bien que nous sachions que ce satané requin va surgir dans le cadre, son irruption reste un parfait moment de terreur. Son talent éclate ici même s’il a toujours été un excellent réalisateur de série B (au sens noble du terme) sa maîtrise de l’espace, son sens visuel dopent ce survival et il nous offre par exemple un plan iconique ou l’on devine la silhouette du requin qui apparaît rétroéclairé dans la vague sur laquelle surfe Nancy. Il a l’intelligence de garder son film sous la barre des 90 minutes en concentrant la tension aidé par le montage serré du vétéran Joel Negron (Transformers 2&3, Pain & Gain, The Nice guys) et la photographie de Flavio Martinez Labiano (Timecrimes, Non Stop) qui sublime l’eau pellucide de la crique et la plastique de Blake Lively. Conclusion : Excellente Série B comme Blake, Beach, Bikini and Blood – Instinct de survie est un survival anxiogéne ultra-efficace porté la performance puissante de Blake Lively et la mise en scène inspirée de Jaume Collet-Serra. Un parfait film d’été.
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le 10 août 2016
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