Critique de Intacto par Before-Sunrise
Il existe des films qui ont des super idées de base mais qui ne savent pas les exploiter. Intacto n'est même pas de ceux-là. Même l'idée de base est naze...
le 20 juil. 2011
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Intacto, en substance, c'est un adolescent, avec ses boutons, son appareil dentaire, ses grandes ambitions et son estime de soi lancée à deux cent à l'heure sur les montagnes russes. Il se questionne, il se cherche. Il ne sait pas encore ce qu'il veut faire plus tard. Sera-t-il Hitchcockien ? Hollywoodien ? Amenabarien ? Sans arrêt, il hésite, il emprunte une voie, revient sur ses pas, en emprunte une autre, et ainsi de suite jusqu'à ce que retentisse le clap de fin. Tantôt il vous parle en français, tantôt il vous parle en anglais, tantôt il vous parle en espagnol. Il ne sait pas grand chose, ni sur lui-même, ni sur le public qu'il désire viser, mais il a un rêve un peu fou : celui de se présenter au festival de Cannes et de monter le tapis rouge. Alors de temps en temps, il pose, il casse les rythmes, il botte les fesses à la sensiblerie, il se fait froid, austère. Et puis tout à coup, il s'emballe, il se rappelle qu'il est porté par une idée géniale, qu'il ne peut pas la laisser étouffer sous ses prétentions artistiques, qu'il lui faut la défendre aussi, malgré le qu’en-dira-t-on et le manque de moyens.
Se trouve-t-il en cours de route, notre ado angoissé ? Jamais vraiment. Quel que soit le chemin qu'il emprunte, il ne parvient ni à convaincre, ni à décourager. Il n'en donne pas assez pour que ses professeurs lui proposent de sauter une classe, mais suffisamment pour éviter le redoublement. Sur son carnet, on peut lire : "un tel sujet aurait mérité plus de folie, plus d'audace, moins de retenue" ; et paradoxalement, c'est cette frilosité, cette timidité de premier film qui lui confère son identité : cette façon d'aborder le grandiose par la petite porte, de dé-spectaculariser le spectacle, de traiter l'extraordinaire comme la chose la plus ordinaire qui soit.
Une approche guindée, mais sincère, qui lui permettra de séduire la première de la classe, et peut-être aussi sa meilleure amie, mais pas d'intégrer le groupe des bikers en scooters Yamaha. A réserver, donc, plus aux cinéphiles qu'aux amateurs de sensations fortes.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ces films ne sont pas tout seuls dans leurs têtes...
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le 15 mai 2015
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