Lors d'une mission afin de débusquer des faux monnayeurs, un agent secret est tué. Interpol envoie alors un autre agent, dit 009 (007 et 008 ont sans doute décliné)résoudre cette affaire à Hong Kong.
Inutile de dire que le triomphe de James Bond au cinéma faisait rêver plus d'un studio ; quand ça n'était pas en Italie, il y avait aussi l'Espagne, la France ou bien l'Amérique. Mais bien entendu, la Shaw Brothers voulait rafler sa part du gâteau, y compris à flirter avec la légalité concernant le matricule du personnage, toujours montré comme cool, qui doit cloper sans arrêt et boire à gogo, mais toujours classe, et qui a le temps de séduire les belles entre deux bourre-pifs.
C'est complètement kitsch, avec des décors du Hong Kong de 1967 qui semblent se multiplier à l'infini, et avec un budget bien riquiqui quand il s'agit de suggérer une explosion ou un accident de voiture (on voit bien qu'il est découpé en plusieurs plans rapides afin de ne pas trop l'abimer !) Ou alors de terribles tortures à base d'eau chaude et d'eau froide qui coule depuis une douche... Ainsi qu'un compagnon de 009, qui est un pickpocket bête comme ses pieds.
Mais la plus grande surprise est de savoir que ça a été réalisé non pas par Yang Shu Shih, qui est en fait un pseudonyme pour désigner Ko Nakahira, qui est plus connu pour avoir été l'auteur derrière le très intéressant Passions juvéniles. Et donc la cause de cet exil fut apparemment des soucis d'alcoolisme qui le rendront tricard au Japon durant quelques années. Et on imagine bien Run Run Shaw accueillir ainsi un réalisateur les bras ouverts pour réaliser une copie de 007.