Il y a des petits polars de série B qui savent se rendre sympathiques; celui de Maurice de Canonge est vraiment trop balourd. "Interdit de séjour" est un festival de poncifs, de personnages stéréotypés et archi-faux, de hasards complaisants qui facilitent tellement la mise en scène.... Si je devais faire la liste des libertés avec la vraisemblance et le bon sens que s'octroie le scénario, on y serait encore ce soir.
Relevons juste deux incidents qui donnent le ton: la toute première scène où deux transporteurs de fonds secourent une piétonne en laissant leur sacoche sur le siège de la véhicule; et cet indic qui garde sur lui la carte de visite du commissaire de police. Je passe sur la casse enfantin d'un atelier de bijouterie et l'épisode de la villégiature, pardon, de la prison...
Le scénario est encombré de lieux communs et la mise en scène est d'une rare pauvreté. On pourrait être indulgent si le film se situait dans la parodie mais c'est un sujet tout à fait sérieux, en quelque sorte la tragédie d'un "cave", que propose ce polar. En l'occurence, le bavardage inconséquent d'un employé de bijouterie le fait passer pour complice d'un casse.
Le comédien Claude Laydu, sans charisme et probablement choisi pour sa physionomie d'innocent dans les deux sens du terme, compose laborieusement le personnage principal, qui est franchement agaçant. Notez bien que l'expérimenté Paul Frankeur est lui aussi pénible dans
son personnage de policier caricatural qui enfonce des portes ouvertes; d'ailleurs tous les flics du films sont aussi antipathiques que factices.