Partie d'une idée plus qu'intéressante qui consiste à reconstituer les 40 minutes interdite du Cruising (La Chasse) de Friedkin, James Franco et Travis Matthews ne sont pas loin d'avoir réalisé une des plus grande escroquerie du cinéma. En s'associant, ils décident de tourner, à leur image, cette séquence encore jamais montrée de nos jours.
De ce postulat, le titre est des plus intelligent et véhicule l'idée d'une séquence (film ?) totale où le principe assumé de ne tourner qu'une partie du scénario fait corps avec une volonté de préserver l'essence de l'oeuvre de Friedkin.
Sauf que de Friendkin, l'acteur-réalisateur n'en a que faire. La source du projet n'étant finalement que de satisfaire un égo surdimensionné et camouflé par des excuses vaseuses sur la société "mainstream" qui vivrait avec des oeillères à longueur de temps.
Comble de l'arnaque cinématographique, c'est un non film qui nous est projeté puisque jamais nous ne verront la couleur de ces soit disantes 40 minutes. Les quelques images montées sans ligne conductrice se perdent dans un marasme de paroles mielleuses prononcées pendant un tournage sans intérêt. personne ne comprend finalement ce que les deux réalisateurs filment : du meilleur ami de Franco jusqu'à Franco lui-même qui se justifie par toute sorte de raisons métaphysiques comme pourrait le faire notre Van Damme national (15 minutes pour expliquer qu'il trouve ça cool !)
Ainsi le film dans le film veut nous faire croire que le projet est cru et choquant afin de justifier une prétendue esthétique que l'on cherche encore. En se rapprochant trop prêt du médium, Franco se brûle les ailes et en oublie totalement l'essence de ce dernier. En plaçant son reportage de tournage lui-même dans l'artifice, Franco retire tout semblant d'intérêt que son film pouvait apporter. Si même les comédiens ont un texte pour discuter librement pendant les pauses, la magie que peut générer le cinéma n'a plus aucun intérêt ne fait plus effet. James Franco, qui par ailleurs nous rappelle plusieurs fois qu'il joue dans Oz (Sam Raimi, 2013), n'a-t-il pas apprit qu'un magicien ne montre jamais les ficèles de ses tours à son public ?